LGV Bordeaux-Toulouse : en plein Toulouse, un souterrain de 500 tonnes « glissé » sous la voie ferrée

À l’Intermarché de l’avenue de Fronton, voisin de 100 m, personne ne se doutait de rien, ce vendredi 9 mai vers 12 h 30. C’est pourtant un chantier rare qui s’est déroulé entre la rue MIguet et la route de Launaguet, au nord de Toulouse.

Dès 15 h 40 jeudi 8 mai, les équipes du groupement Bouygues TP Région France, Buesa, BTPS et Unifer ont enclenché une opération délicate : faire riper un souterrain de 500 tonnes sous la ligne SNCF Toulouse-Montauban.

La circulation des trains interrompue

« L’ouvrage a été construit depuis janvier à proximité. Ce vendredi, il a été ripé sur 28 mètres grâce à un système de vérins, à une vitesse maximale de 24 mètres par heure », explique Hugues Falissard, conducteur de chantier chez Bouygues TP.

La nuit précédente, les équipes avaient déposé les voies, préparé les chemins de ripage avec du matériau compact, puis évacué 2 500 m³ de remblais. Une grue de 350 tonnes et une soixantaine d’ouvriers ont été mobilisés pendant près de 50 heures. Les rails seront réinstallés dans la nuit de samedi à dimanche.

Un projet structurant pour les trains du quotidien

Ce ripage s’inscrit dans le cadre des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT), un chantier préparatoire à l’arrivée de la future LGV Bordeaux-Toulouse, mais qui bénéficiera d’abord aux trajets du quotidien.

« À 1,5 km de Matabiau, cette opération marque la création d’un premier quai de la future halte de Launaguet, existante mais désaffectée depuis 2016 », indique Philippe Naud, directeur des opérations AFNT chez SNCF Réseau.

Dès novembre 2026, la première phase du projet permettra de renforcer la cadence des TER entre Toulouse, Launaguet et Castelnau-d’Estrétefonds. La halte de La Vache, à la croisée des lignes B et future C du métro, deviendra un véritable pôle multimodal, « un nouveau Saint-Agne pour le nord toulousain », selon SNCF Réseau.

Six haltes pour reconnecter les quartiers nord

Le programme prévoit la réouverture ou création de six haltes ferroviaires : Launaguet, Lalande, Lacourtensourt, Fenouillet, Saint-Jory et Castelnau. Objectif : offrir une alternative rapide et régulière à la voiture pour les habitants du nord de l’agglomération.

À terme, deux nouvelles voies LGV seront ajoutées après 2026. Trois quais supplémentaires seront construits d’ici 2031 à Saint-Jory et Castelnau.

Un chantier coordonné

Ce chantier exemplaire est le fruit d’une coordination étroite entre la Métropole, Tisséo Collectivités et SNCF Réseau, afin de favoriser l’intermodalité entre TER et métro. Il doit aussi préparer l’arrivée de la LGV sans perturber les circulations ferroviaires actuelles.