À Toulouse, un lycéen de 15 ans a sauté dans la Garonne depuis le pont Saint-Pierre pour relever un défi en vogue sur les réseaux sociaux, sa sœur l’a filmé. Pris de malaises, il est allé aux urgences. Leur mère témoigne et alerte.
Ce vendredi 9 mai, au cœur de Toulouse, deux adolescents de 15 ans se sont jetés dans la Garonne depuis le pont Saint-Pierre. Un saut, une vidéo, quelques secondes de chute… et une mère encore très inquiète.
Sandrine est mère de jumeaux. Lylian et Hannah. Quinze ans. L’âge des bravades insouciantes. Ce jour-là, ils avaient une heure de libre dans leur emploi du temps au lycée. La fratrie a voulu reproduire une tendance venue des réseaux sociaux : sauter depuis un pont, se filmer, et poster.
Lylian a sauté. Hannah a filmé. Avec lui, une amie. La scène, en apparence anodine pour ceux qui la regardent sur un écran, a bien failli virer au drame. « Elle a paniqué en plein saut, elle s’est agrippée à mon fils. Ils sont mal tombés, la tête la première », raconte Sandrine, la voix blanche. Sur le coup, aucune douleur.
« Une peur froide, massive »
Ils sont remontés dans un bus, direction la maison de leur père, en banlieue toulousaine. Puis, le malaise. Lylian, pris de vertiges, est conduit au cabinet médical. Il raconte son « exploit ». Le médecin lui conseille d’appeler les secours. Aux urgences pédiatriques, l’adolescent est examiné, soigné, gardé quelques heures. Il en sortira au cœur de la nuit avec un œil au beurre noir. Et une mère terrifiée.
« Quand j’ai compris ce qu’ils avaient fait, je les ai engueulés comme du poisson pourri. J’étais furieuse. Je leur ai dit qu’ils filaient un mauvais coton. Et puis la colère est tombée. La peur a tout pris. Une peur froide, massive, qui ne vous quitte plus. »
Le lendemain, Sandrine a rassemblé ses enfants. « Ce n’était plus un sermon. C’était une tentative désespérée de les ramener sur terre. »
Elle mesure aujourd’hui ce qui aurait pu se jouer dans cette heure de trou. « Une mésaventure, oui. Mais à quelques centimètres près, c’était un drame. »