La Mairie de Toulouse met en place une campagne d’affichage pour améliorer la qualité de vie des riverains face aux nuisances sonores. Une opération pédagogique plutôt que répressive.
Depuis la semaine dernière, les Toulousains peuvent découvrir un peu partout sur Toulouse des panneaux colorés sur lesquels est écrit en gros caractères « CHUT ! » avec un doigt porté sur les lèvres signifiant le silence. Une campagne d’affichage lancée par la Ville pour sensibiliser le grand public et les usagers à l’apaisement sur l’espace public, notamment lors des pauses cigarettes. « Cette campagne veut rendre plus agréable le quotidien des Toulousains, estime Annamaria Tripicchio Rogier, conseillère municipale chargée de l’amélioration de la qualité de la vie face aux nuisances. Toulouse, comme beaucoup de villes, est confrontée aux nuisances sonores, notamment en terrasses, et je pense qu’un message pédagogique a davantage de résultats que la répression. Une action pour mieux vivre ensemble, car parfois on ne se rend pas compte du bruit généré. »
Une action en trois volets
Une action pédagogique en trois volets : le premier via des panneaux avec le mot « Chut » installés un peu partout dans la ville. Un message que l’on peut aussi retrouver dans les commerces, sur des cartes postales à destination du grand public. Le second volet se veut plus concret avec l’installation d’un capteur de sons durant quelques mois, place de la Trinité, riche en terrasses. Ce capteur deviendra ensuite itinérant, se déplaçant entre le centre-ville et la périphérie.
« Posé sur la façade d’un immeuble pour évaluer le niveau sonore, ce capteur est relié à un panneau lumineux sur la place, semblable à un écran TV, sur lequel s’allument des smileys indiquant le niveau de bruit : rouge c’est mauvais, vert c’est bon », estime l’élue. Un moyen d’informer les patrons de terrasses du niveau du bruit et de rappeler les clients à plus de calme. Enfin, le troisième volet est une note d’information avec rappel à la législation à destination des établissements avec terrasses et des cafés musicaux pour une régulation des nuisances sonores.
Une action plutôt bien accueillie
Pour l’heure, si les retours sont encore rares, la campagne semble mitigée : « C’est un pas de la Ville qui semble enfin prendre au sérieux ce problème de bruit généré par certains établissements », admet Bien Vivre à Toulouse Centre (BVTC). « La Ville pourrait déjà fermer les terrasses à minuit. Certains quartiers n’en peuvent vraiment plus. » En tous les cas, une opération pédagogique à laquelle veut croire une riveraine des allées de Brienne qui, de guerre lasse, a réinstallé il y a quelques jours ses banderoles de détresse à sa fenêtre. « Je ne sais pas si cette campagne va améliorer la situation. Je l’espère vraiment », conclut-elle.