Le centre des « rouge et noir », vainqueur du Tournoi avec les Bleus cet hiver et qui dépanne beaucoup à l’aile actuellement, se confie sur son plaisir retrouvé après avoir été pas mal contrarié ces dernières saisons en raison des blessures. Au moment de recevoir le Racing 92 à l’occasion de la 24e journée de Top 14, ce samedi 17 mai (21h05), il évoque le sprint final.
Vous réalisez une saison pleine. Comment parvenez-vous à maintenir cette constance ?
En travaillant, tout simplement, en étant en éveil à chaque entraînement et chaque match. Après, on sait à quel point ça peut aller vite dans ce sport donc je ne m’emballe pas. Mais bon, j’ai eu mon lot de mauvais temps sur les années passées donc aujourd’hui, on va dire que statistiquement, c’est un peu normal d’avoir un peu de chance.
Du coup, cette chance, vous l’utilisez actuellement partout, au centre comme à l’aile…
Je joue là où on me dit de jouer. Ça ne change pas grand-chose, mais après, je trouve que c’est assez rigolo de jouer d’autres postes. Après, c’est mieux quand les matchs se passent bien mais c’est sûr que si ça se passe mal, c’est un peu moins cool. Aujourd’hui, je ne me pose pas trop de questions et je prends du plaisir, c’est important.
Comment garde-t-on la motivation quand on est quasiment assuré d’être premier ?
Avec des petits challenges, c’est rigolo et c’est important aussi de se challenger, de vouloir aller chercher des petits records de points, etc. Mais au-delà de ça, il y a une première place à conforter parce que, pour l’instant, on n’est pas sûrs de finir en premiers. Donc c’est important de gagner. Il y a la dynamique collective parce qu’on n’aborde pas une demi-finale de la même manière quand on gagne les matchs que quand on les perd. C’est super important collectivement comme individuellement. À l’arrivée des gros matchs comme la demi-finale, les places vont être chères donc c’est un moyen pour chaque joueur aujourd’hui de prouver qu’il a sa place dans ce XV de départ ou dans ce groupe de 23 joueurs.
Le groupe est-il encore marqué par la défaite en demi-finale face à l’UBB ?
La victoire face à Toulon a permis d’atténuer la frustration, forcément. Après, quand on y repense, ça fait un peu mal au cœur. Mais bon, aujourd’hui, on a en ligne de mire le championnat, donc la Coupe d’Europe, on la met derrière nous. Il faut s’en servir aussi quand même pour ne pas refaire les mêmes erreurs parce que c’est important. Mais après, si on ne gagne plus les matchs, qu’on ne gagne pas ce week-end et qu’on ne fait pas une bonne fin de saison sur ces trois derniers matchs, ce qu’on a fait à Marseille ne servira à rien. C’est pour ça qu’il faut qu’on se remobilise sur chaque match jusqu’à la fin de la saison.
Au niveau de la fraîcheur mentale, comment vous sentez-vous en tant qu’international ? On sait que la dernière victoire des Bleus dans le Tournoi, en 2022, n’avait pas porté chance au club lors des phases finales… Est-ce que la victoire dans l’édition 2025 a changé quelque chose de votre côté ?
Je n’ai pas joué le dernier match, donc je ne peux pas trop répondre à cette question (sourire). Non, plus sérieusement, je ne me pose pas vraiment la question.
Il n’y a pas de fatigue mentale ?
Non, pas de là où je viens. Comme je disais, j’ai eu mon lot d’emmerdes, désolé pour le mot, donc si je manque de fraîcheur mentale aujourd’hui, c’est que je n’ai rien compris quand même.
À quoi vous attendez-vous face aux Racingmen ?
Ils se sont métamorphosés depuis l’arrivée de Collazo donc il faut être vigilants. Ils ont encore une chance de se qualifier dans les six, trois matchs pour jouer leur va-tout donc forcément, je pense qu’ils vont arriver avec des intentions. Si on veut contrer tout ça, il faut qu’on mette notre rugby en place comme on a su le faire face à Toulon. Il n’y a pas grand-chose à dire stratégiquement, si ce n’est qu’ils ont un gros, gros pack, des joueurs excellents. C’est quand même une équipe très, très, très dangereuse quand elle le décide. On prépare tous les matchs de la même manière de toute façon aujourd’hui. Dans ce Top 14, il n’y a que des grosses équipes. Quand je vois celles qui jouent les bas de tableau, je me dis que c’est quand même hallucinant la qualité qu’il y a dans ce championnat.