L’acte III du derby entre Blagnac et Toulouse promet d’être intense pour accéder à la finale d’Élite 1 féminine. Coup d’envoi à 15 heures, ce dimanche, au stade Ernest-Argelès de Blagnac.
La programmation du « clasico » propre à notre fine fleur haut-garonnaise le dimanche de la Fête des mères a fait grincer plus d’une dent, il faut le savoir. Et dire que l’Élite féminine n’a pas la visibilité qu’elle mériterait, que les trous béants sont légion dans le calendrier, que l’aréopage s’obstine à faire de l’équipe de France la pierre angulaire de l’édifice alors que la mise en place d’un championnat domestique digne de ce nom ne pourrait que décupler l’intérêt des actrices, du partenariat, du public…Mais ne boudons pas non plus notre plaisir. Quatre ans après la première confrontation dans le dernier carré de l’épreuve reine, du côté de Bordeaux, les « mamans » et autres « taulières » de Blagnac et du Stade Toulousain se retrouvent pour une place en finale. Cet épilogue qu’elles ont conjointement disputé en juin 2022, loin, très loin hélas, de leurs bases respectives en terres grenobloises.Mais ce dimanche après-midi, on attend, beaucoup de monde au stade Ernest-Argelès. Qui représentera notre département, le 31 mai, à Clermont-Ferrand, l’autre confrontation opposant les Girondines, doubles tenantes du titre, aux Auvergnates ?La réponse devrait selon toute vraisemblance se faire attendre de longues minutes, personne ne pouvant, ou ne voulant (!) se prévaloir du statut de favori.
« Comment les prendre au dépourvu »
« La phase finale, à plus forte raison lorsqu’elle se dispute selon la formule de l’élimination directe, n’a rien à voir avec la saison régulière. Non seulement nous n’avons encore rien gagné, mais le Stade Toulousain n’est pas troisième par hasard ni pourvoyeur du XV de France non plus. Et puis, l’avantage du terrain, je n’y crois pas vraiment », déclare Nicolas Tranier. Autant dire que les matches des 3 novembre et 23 février derniers ne sont plus que des lointains souvenirs dans l’esprit du head coach pour qui cette dernière ligne droite prend une tournure particulière, départ sous d’autres cieux (le TTFCT) et dans une tout autre catégorie (la Fédérale 1 masculine) oblige. « On se connaît bien avec les Toulousaines, la question est de savoir comment les prendre au dépourvu, créer la surprise en quelque sorte » poursuit celui qui, au même titre que son frère Laurent, a fait confiance à pas moins de 43 joueuses. Qui connaissait il y a seulement quelques mois de cela Dal Lago, titulaire inamovible au couloir et symbole du prodigieux renouvellement de la formation blagnacaise ?Dans le camp voisin, Olivier Marin est encore plus enclin à ne pas se laisser submerger par la pression : « Nous finissons loin derrière le leader et son dauphin. Cinq défaites, un nul miraculeux à Grenoble, une troisième place qui n’a tenu qu’à un fil si l’on considère ce bonus offensif arraché dans le temps additionnel à Lille il y a quinze jours ».Ce n’est un secret pour personne, le patron du staff, connu pour son humanisme, sa bienveillance, son sens pédagogique, avait « toussé » très, très fort suite à la déroute de Bobigny. Message reçu cinq sur cinq par les protégées de Laure Sansus-Bourdon et de Céline Ferer appelées à faire de l’envie le fil conducteur de leur prestation « à l’extérieur ». Façon de parler, car, aux Sept-Deniers, les demandes de place vont bon train depuis le début de la semaine. Il est vrai que l’exploit accompli par le BRF dans l’antre des « Lionnes » du Stade Bordelais (10-19, puis 37-19 en l’espace de vingt minutes de folie) a retenti tel un coup de tonnerre. Le lauréat des éditions 2023 et 2024, qui n’était déjà plus invaincu depuis la réception de Lyon, n’est pas invincible non plus.
A 15 heures, au stade Ernest-Argelès
> Blagnac RFBoulard ; McCalman, Viarouge, Vernier (cap.), Dupouy ; (o) Abadie, (m) Martin ; Pagès, Dal Lago, Berthoumieu ; Augé, Grosz ; Joyeux, Bigot, Lindelauf.Rempl. : Domain, Necer, Baret, Jamet, Lechardoy, Neisen, Toro, Dubreuil.> Stade ToulousainBarrat ; Arbey, Filopon, Argudo, Murie ; (o) Queiroy, (m) Bourdon-Sansus ; Espuga, Escudero, Jean ; Roboam (cap.), Picut ; Reulet, Folituu, Traoré.Rempl. : Deschamps, Cros, Corréa, Tougne, Bordes, Pasin, Philipe, Lapoujade.> ArbitresHugues Samora assisté de Quentin Sfez et Joachim Régis.