Une mère de famille du Lherm et ses deux jeunes enfants se retrouvent à la rue depuis trois mois, après un divorce en cours. Sa quête d’un logement social relève du chemin de croix. Un cas qui peut en refléter bien d’autres.
Gabriela pleure. Elle pleure tous les jours depuis trois mois. Depuis qu’elle n’a plus de toit pour elle et ses deux enfants Thomas 11 ans et Guilherme, 7 ans. Car Gabriela C. , 50 ans, d’origine portugaise est à la rue depuis le mois de mars. Après qu’elle ait vendu sa maison au Lherm, suite à un divorce en cours. Même si son couple battait de l’aile, « jusque-là, j’avais une vie normale. Nous avions acheté cette maison à deux en 2018. J’y avais aménagé mon atelier d’esthétique dans le garage. J’y travaillais. En perdant ma maison, j’ai perdu aussi mon boulot », confie-t-elle d’une voix étranglée aux accents toniques.

« Après la vente, il ne me restait plus rien car nous avons remboursé le crédit. Je me suis retrouvée du jour au lendemain sans rien, avec mes enfants, un père absent, une procédure de divorce en cours et des affaires à droite à gauche. »
« Je ne pouvais pas laisser ma mère à la rue »
La voix étranglée, Gabriela raconte que dans un premier temps, elle a été hébergée au Lherm chez une amie. Désormais elle vit chez sa fille aînée, Maria, 24 ans qui habite Muret. « On vit à l’étroit dans 43 m² avec un chien, un chat, mon compagnon. Je ne pouvais pas laisser ma mère à la rue », ajoute Maria.
Malgré sa fibromyalgie, Gabriela dort sur un matelas gonflable à même le sol, ses deux enfants dans le canapé du salon. « Tous les jours je les amène à l’école au Lherm. Je dois les lever de bonne heure, faire des allers-retours et ensuite je pars faire des ménages à Toulouse. C’est un cauchemar. Pourtant j’avais anticipé les démarches dès le mois de décembre 2024 pour être relogée. Mais depuis, je vais de désillusions en désillusions ! »
La recherche d’un logement social pour cette mère de famille relève depuis du parcours du combattant, avec des embûches répétées. Son cas peut ressembler à d’autres face à la réglementation des bailleurs sociaux et le montage des dossiers pour l’attribution d’un logement.
« D’abord en décembre dernier, on m’a dit à Promologis que je n’avais toujours pas vendu la maison pour me trouver un logement. J’ai dû attendre et fournir ensuite les documents de la vente. Ensuite on me dit maintenant que je ne suis pas encore divorcée, donc pas possible. Chaque fois on m’avance des choses différentes, les papiers de la Caf, mes justificatifs d’employeurs… La semaine dernière je devais obtenir un appartement T4 à Muret et au dernier moment on m’a dit que ce n’était toujours passé en commission d’attribution donc retour à la case départ. C’est très dur à vivre et angoissant », poursuit Gabriela, « Je me suis tournée vers une assistante sociale à Muret et on a constaté qu’à ce jour mon dossier était vide ! »
Le Toulouse Football Club au secours ?
« Je ne sais pas si c’est une chance mais Thomas joue à l’Académie du TFC depuis plus de 4 ans. C’est un bon joueur, il est attaquant… », sourit enfin Gabriela, « et au TFC, on connaît notre situation. Ils essaient de nous trouver une solution », reprend Maria. Car le jeune Thomas s’entraîne trois fois par semaine à Toulouse et fait régulièrement des déplacements avec son équipe. Peut-être que la chance viendra de ce côté du terrain…
Le bailleur Promologis : « Trop de demandes par rapport à l’offre »
Sollicitée, la Direction de Promologis apporte les informations suivantes :
« Madame C. a bien déposé une demande de logement, laquelle est enregistrée par le « système local d’enregistrement de la demande de logement social de la Haute-Garonne ». Cette demande est donc visible par l’ensemble des bailleurs sociaux de la Haute-Garonne. Toutes les propositions de logements susceptibles de correspondre à son profil peuvent ainsi lui être adressées, par n’importe quel bailleur.
Un logement lui a été proposé par nos services en avril 2025, mais il n’a pas pu lui être attribué en raison de l’absence de certaines pièces administratives obligatoires dans son dossier (en l’occurrence, l’avis d’imposition, nécessaire pour étudier les plafonds de ressources). Il convient de rappeler que la commission d’attribution ne peut examiner que des dossiers complets, conformément aux critères réglementaires en vigueur.
Depuis le 6 mai, son dossier semble désormais complet, sa demande suit donc le cours normal du processus d’attribution, avec une priorisation liée à sa situation. Nous comprenons que les délais puissent paraître longs : ils sont la conséquence d’un déséquilibre entre le nombre de demandes déposées et l’offre disponible.
Trois ans de délai en moyenne pour obtenir un logement social
A titre d’information, en Haute-Garonne, le délai moyen observé pour une demande de logement est actuellement d’environ trois ans. Néanmoins, nous restons pleinement mobilisés pour répondre aux besoins des demandeurs, dont Madame, dans le respect du cadre légal et des critères d’attribution qui s’imposent à l’ensemble des bailleurs sociaux. »