Le chemsex se propage à Toulouse : un trafic de GHB ciblé a été démantelé. Drogues en ligne, livraisons à domicile, usage festif à risque… Une tête de réseau a été démantelée.
À Toulouse, les policiers de la brigade des stupéfiants de la rive droite ont interpellé quatre personnes impliquées dans un trafic de drogues de synthèse particulièrement dangereux.
Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ordre surveillaient les activités suspectes d’un trentenaire. Celui-ci aurait fourni à ses clients des drogues de synthèse particulièrement ciblées, dont le GHB — surnommé « drogue du violeur » — prisé dans le cadre des soirées « chemsex ». Ces fêtes, mêlant consommation de substances psychoactives et rapports sexuels, gagnent en popularité et inquiètent de plus en plus les autorités sanitaires.
Une activité bien rodée
Les enquêteurs découvrent un suspect très actif, qui se déplaçait régulièrement chez ses clients pour leur remettre les produits commandés. C’est lors de l’une de ces transactions qu’il est arrêté, le mercredi 21 mai.Il se procurait sur internet les substances chimiques nécessaires à la fabrication artisanale de drogues de synthèse. La perquisition de son domicile permet aux policiers de saisir du GHB, des précurseurs chimiques, du Viagra, de la 3-MMC, ainsi que 500 euros en liquide. Face aux éléments recueillis, le suspect reconnaît ses activités illégales.
Trois de ses clients réguliers sont également appréhendés. Ils devront suivre un stage de sensibilisation aux dangers liés à la consommation de stupéfiants.
Un phénomène préoccupant
Déféré au parquet de Toulouse, le principal suspect doit comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel.
Ce type de trafic alimente un phénomène en expansion et très dangereux. Le chemsex, en nette progression en France, expose les participants à de multiples risques : overdoses, infections sexuellement transmissibles, troubles psychiatriques graves. Des associations comme AIDES ou Médecins du Monde appellent à renforcer la prévention autour de cette pratique, en raison de ses conséquences sanitaires majeures.
À Toulouse comme ailleurs, les autorités observent une hausse inquiétante des cas liés à ce phénomène.