Alban Ficat, originaire de Portet-sur-Garonne, travaille comme sculpteur de personnages de bandes dessinées à Paris. En 2024, il a réalisé la première sculpture du Studio Ghibli réalisée en dehors du Japon. Un concours se tient d’ici au vendredi 30 mai pour gagner un exemplaire.
Il faut l’imaginer dans son petit atelier vitré d’une dizaine de mètres carrés, dans le centre de Paris, à proximité de la place de la République. Ses mouvements de sculpteur envoient des volées de poussière aux quatre coins de son établi. Concentré et bruyant, le casanier Alban Ficat, natif de Portet-sur-Garonne, forme et travaille ses figurines et sculptures de personnages issus de bande dessinée, entouré d’affiches de cinéma encadrées.

Le quadragénaire revendique pratiquer une activité traditionnelle, artisanale, au cœur de la capitale. « Je ne sais pas qui, aujourd’hui, travaille encore comme ça à la main…, constate-t-il. Je n’ai pas d’écrans dans mon atelier, j’ai besoin de sentir la matière entre mes mains. Je ressens une espèce de fierté à œuvrer comme ça. » Cette façon de faire a tapé dans l’œil du légendaire Studio Ghibli, au point de faire d’Alban Ficat le premier artisan en dehors du Japon à pouvoir créer une de ses sculptures officielles.
Ainsi, le Portésien a sculpté une scène tirée de « Mon voisin Totoro » de Miyazaki, représentant le personnage de Mei et l’animal magique, alors petit. La sculpture, créée en 2024 et usinée en Chine, fait l’objet d’un concours proposé sur Instagram par la Maison Ghibli, d’ici au 30 mai 2025, afin d’emporter un exemplaire. En parallèle, Alban Ficat a reçu la validation de son prochain projet avec ce commanditaire, concernant un autre long-métrage, daté des années 1990 et signé par le même réalisateur. Les précommandes pourraient commencer fin 2025.
Un livre attendu en février
À côté de cela, le sculpteur haut-garonnais continue de collaborer avec Bulles en boîte, boutique parisienne spécialisée dans la revente de produits dérivés de bandes dessinées. Il œuvre aussi en collaboration avec la galerie Barbier, aussi basée dans la capitale, notamment avec le dessinateur et scénariste toulousain Philippe Druillet. Mais, surtout, il s’apprête à livrer, en février 2026, son roman illustré « Sigurd et Le Coffre du pic d’Orio ». « Ce livre, c’est le projet de ma vie ! », se félicite-t-il.
À présent, Alban Ficat mesure le chemin parcouru depuis son passage au lycée Fermat. « Je m’y occupais de la BDthèque, se souvient-il. J’utilisais notre budget chez Bédéciné. » Au début des années 2000, il a rencontré l’artiste toulousaine Fafi, « la première personne qui m’a fait confiance dans ma carrière », comme il le précise. « À l’époque, la boutique Imagin’ères ouvrait, le groupe Hypnolove jouait, poursuit-il. Un microcosme génial se formait. » Vingt ans après, Alban Ficat garde une tendresse énorme pour cette période fondatrice.