Le guide de voyage Lonely Planet a classé en fin d’année dernière Toulouse ville numéro 1 à visiter dans le monde en 2025. Si les effets de ce classement sont difficilement quantifiables, la ville souhaite bien capitaliser là-dessus pour favoriser le tourisme.
Top City Lonely Planet, top 3 ville française et top 50 Europe accueillant des congrès internationaux, 1re très grande métropole la plus attractive de France… Toulouse ne cesse de rayonner, tant en France qu’à l’international. Un succès sur lequel tous les acteurs toulousains du tourisme souhaitent capitaliser pour « renforcer l’attractivité du territoire. »
Capitaliser sur un rayonnement à l’international
« Lonely Planet est une reconnaissance mondiale qui matérialise le fait que Toulouse est plus connu que les Toulousains le pensent », partage avec fierté le vice-président de Toulouse Métropole, chargé du tourisme, Jean-Claude Dardelet. « On a le syndrome du village alors qu’on est aussi connu que Florence », précise-t-il.
« On s’est rendu compte que les premiers touristes sont les Toulousains donc tout est fait d’abord pour eux », explique l’élu. Mais tout aménagement a un impact sur les visiteurs. « Les touristes étrangers recherchent l’authenticité, c’est pourquoi notre leitmotiv, c’est ‘venez vivre notre vie’ « , insiste-t-il. Il y a quelques années, l’office de tourisme avait ainsi développé le dispositif des Greeters, ces bénévoles qui par amour pour leur ville la font découvrir aux visiteurs hors des sentiers balisés.
Les retours des touristes permettent ainsi de « lever le voile sur les réalités de la ville », d’après le vice-président. « Ils vantent tous notre sécurité et notre accessibilité. »
Les effets de Lonely Planet sont difficiles à observer. Jean-Claude Dardelet assure néanmoins que « cela offre une rémanence sur 3 à 5 ans, avec un pic sur les deux premières années. » Pour promouvoir ce label et la destination, l’agence d’attractivité est allée draguer les tours operators à Montréal et à New-York, au début du mois de mai. « Le but c’est qu’ils inscrivent Toulouse dans leur offre pour cet été », poursuit l’élu. Et la promesse est double : « c’est un investissement au long terme, pour eux, et pour nous c’est une garantie de plus de visibilité et de plus de nationalités. »

Toulouse Team drague les investisseurs américains mais souhaite aussi taper dans l’œil du marché asiatique. « On drague l’Asie et l’Asie nous drague. On reçoit beaucoup de Japonais et de Sud-Coréen », affirme Jean-Claude Dardelet. « On profite du contexte géopolitique avec les États-Unis et la Chine » détaille-t-il.
Le tourisme haut-garonnais en pleine forme ?
Depuis le Covid, le tourisme toulousain a changé de cap. « On est en train de passer de 70 % de tourisme d’affaires et 30 % de tourisme loisir, à du 60-40 », souligne Jean-Claude Dardelet. Selon lui, le label Lonely Planet permettra de « maintenir le volume général » aux alentours des 5 millions de nuitées.
À Toulouse, l’hôtellerie est « en souffrance », surtout sur l’aéroport. Une tendance nationale qui est toutefois mieux contrôlée à Toulouse qu’ailleurs en France. « On est sur un modèle plus modeste, on souffre donc un peu moins », détaille le vice-président.
La bonne presse de la Ville rose se répercute aussi sur la Haute-Garonne, qui enregistre déjà un printemps 2025 record. « La fréquentation est en augmentation et la centrale de réservation enregistre une progression de son activité, avec des résultats en avance sur 2023 », témoigne Haute-Garonne Tourisme.
Le secteur a pu compter sur un mois de mai prolifique avec « une augmentation de 5 % par rapport à mai 2024, grâce aux trois ponts » annonce le comité départemental du tourisme. « Nous enregistrons déjà 1 762 680 € de volume d’affaires, en hausse de + 22 % », assure l’organisme. Un chiffre qui aurait « pu être encore meilleur », si la météo avait été plus clémente détaille-t-il. « Le tourisme est hélio sensible », confirme de son côté le vice-président de la Métropole.
L’été s’annonce tout aussi chaud pour la fréquentation selon Haute-Garonne Tourisme. « Nos perspectives estivales sont très encourageantes, avec déjà + 20 % de réservations. » Pour Jean-Claude Dardelet, cet été doit assurer la transition vers le « 60-40 » sur des séjours plus longs. « C’est un objectif plus qualitatif que quantitatif, pour imprimer dans les esprits que Toulouse est aussi une destination à émotion. »