Pour accompagner la sortie de son nouvel album « Un temps pour elles », Michel Polnareff retrouve la scène pour une ultime tournée et réaffirme sa constance au fil de ses confidences. Interview avant son passage au Zénith de Toulouse mardi 3 juin.
La Dépêche du Midi : La tournée actuelle, qui passe par le Zénith de Toulouse le 3 juin, est-elle vraiment la dernière ?
Michel Polnareff : Ce ne sont pas des adieux comme certains le pensent, mais c’est un recoucou ! (rires) La tournée se passe merveilleusement bien et il y a beaucoup d’émotion, parce que je pense que je rends le public très heureux. Et puis elle accompagne un album que je trouve vraiment formidable. Je pense que ceux qui m’aiment en avaient besoin et ça me fait un grand plaisir de le défendre. Mais disons que c’est un grand moment d’émotion effectivement pour moi sur scène que de retrouver le public qui me montre un amour absolument extraordinaire. Parfois on est en studio, on est tout seul, on passe des heures et des heures, des nuits et des nuits. Et quand on rencontre le succès, on sait pourquoi on l’a fait.
Vous lui avez servi ce titre très « polnareffien », « Tu n’m’entends pas », c’est normal, non ?
Mais je vous entends ! (rires) Alors sur le plan musical, « Tu n’m’entends pas » faisait effectivement partie d’un opéra qui n’est jamais sorti donc je l’ai extrait de cet opéra jamais entendu. Par contre, les paroles sont de 2025 pour des raisons personnelles que je partage avec ceux qui les comprennent.
Les paroles de ce titre, ainsi que celles d’autres comme « Sexcetera », évoquent la dualité, l’autre, le respect qu’on lui doit… C’est un fil rouge sur cet album ?
J’avais demandé à des co-auteurs éventuels de participer à la création, on n’a pas été du tout sur le même « channel », disons, et donc je me suis retrouvé confronté à la page blanche. Je me suis motivé et j’y suis allé ! Le titre « Sexcetera » peut passer pour une blague, mais il ne l’est pas. C’est très important de souligner que les gens doivent faire ce qu’ils veulent, sans restriction et à condition de toujours respecter les tendances des uns et des autres. C’est ce que j’ai toujours dit, j’ai une constance sur le sujet.
La scénographie de la tournée a-t-elle changé par rapport à la précédente ?
Elle est complètement nouvelle et elle a l’air magnifique, d’après les vidéos que l’on m’envoie. Par définition, je ne la vois pas parce que je suis dedans ! Elle a été pensée par Laurent Seroussi qui a aussi fait la merveilleuse pochette de l’album et l’affiche. Vous savez, c’est marrant parce que je ne refuse jamais de signer un autographe et là j’ai un problème parce que quand j’appose ma signature, je ne sais pas où la mettre. J’ai l’impression de gâcher la pochette !
Vous qui avez toujours été fana de technologie, comment percevez-vous l’avènement de l’intelligence artificielle ?
C’est comme tout, si ça tombe dans de mauvaises mains, c’est une catastrophe. Mais par contre, c’est très important, notamment sur le plan médical et en matière de science. Ça me passionne !
Mais votre première passion, c’est toujours la musique ?
La passion, c’est plutôt les femmes ! (rires) Mais disons que sur le plan musical, ce n’est pas vraiment une passion, c’est quelque chose qui m’accompagne et que je suis ravi de partager.
En écoutez-vous tout de même ?
Sincèrement, je suis resté tellement autour de mon nombril pendant un ou deux ans, que je n’ai vraiment pas regardé le nombril des autres. J’écoute ce que je fais parce que je veux être sûr de ce que je crée sans être influencé. Je me rappelle que sur « Goodbye Marylou », j’avais la trouille de savoir si la mélodie était vraiment de moi, parce qu’en plus c’était une suite harmonique qui n’était vraiment pas logique. Bon, visiblement, je n’ai pas eu de procès donc c’était vraiment de moi !
Vous qui partagez toujours votre vie entre les États-Unis et la France, comment percevez-vous la période actuelle de l’autre côté de l’Atlantique ?
Je suis ici et là-bas. Pour l’instant, je suis ici, après je retourne là-bas. J’adore la musique californienne et pour ce qui est de l’ambiance, je suis complètement apolitique. Mais je pense qu’un changement était nécessaire et j’espère que ce changement amènera beaucoup, non seulement pour l’Amérique mais pour le monde.
Et si tout ça était à refaire, Michel ?
Mais je suis en train de le refaire ! Mais pour tout dire, je préférerais le refaire sans les moments difficiles !