Après avoir enchaîné les pépins physiques ces dernières saisons, Dimitri Delibes renaît depuis le début de l’année 2025. Avec sept essais en 10 matchs il a gagné sa place pour participer à la malheureuse demi-finale européenne face à l’UBB. Avec une confiance au beau fixe, le voilà mort de faim avant les deux derniers matchs de la phase régulière.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après cette coupure de huit jours ?
Ça a fait du bien, même si je vous avoue que regarder la finale de Champions Cup à la télé c’était un peu dur. Mentalement, c’était compliqué de switcher, de passer à autre chose mais physiquement ça nous a permis de souffler, de se régénérer et de réattaquer à 100 %. Je suis parti quatre jours en Espagne dans les îles Baléares en amoureux pour déconnecter, je suis parti loin car j’avais besoin de voir autre chose.
En plus de la demi-finale, il y avait aussi la déception de ce match du Racing à domicile juste avant la coupure…
C’est frustrant car quand on regarde tous les joueurs qui sont sur le terrain, on se dit qu’il ne peut pas nous arriver grand-chose. Mais on arrive à se mettre en difficulté… C’est sûr que maintenant on va jouer comme des mecs qui jouent leur survie mais ce n’est pas normal de se mettre dans des situations comme ça.
Il ne reste plus que deux matchs dans la saison régulière, l’objectif c’est de tout faire pour gagner sa place sur le terrain pour les phases finales ?
Oui, il y a ça, il y a aussi le besoin de se rassurer collectivement. De sortir les matchs qu’on a besoin de sortir. Que ce soit dans l’envie comme techniquement… Le match de Bordeaux et du Racing ne nous ressemblait pas. Il faut qu’on remette le facteur sur le vélo et qu’on pédale jusqu’en demie.
À titre personnel, vous avez vécu une première partie de saison en demi-teinte avant de revenir fort depuis le mois de janvier…
La saison est à la fois hyper longue mais aujourd’hui quand je me pose je me dis que c’est passé hyper vite. Il y a des moments où j’étais un peu dans le rouge, des petits pépins, des petits trucs qui font que tu n’es jamais à 100 % et puis quand t’arrives à te soigner, que tu es en confiance… Moi depuis le début de saison je n’avais pas marqué. Quand on joue à l’aile et qu’on ne marque pas forcément, on n’attaque pas les matchs de la même façon, il y a un manque de confiance. J’avais un peu l’impression de ne pas être utile au collectif. Mais il faut essayer de ne pas trop y penser. Depuis je suis passé à autre chose, j’ai fait de bonnes performances qui m’ont permis d’entrer dans le groupe des phases finales donc à titre personnel en ce moment je suis content. Mais on peut toujours faire mieux, je ne veux pas me contenter de ça, je veux chercher plus.
Le déclic est arrivé quand vous avez inscrit votre premier essai de la saison (le 19 janvier face au Leinster) ?
Il ne fallait pas non plus que je remette tout en question mais oui, ça a un peu été l’élément déclencheur. Je joue à ce sport pour me faire plaisir, et marquer pour l’équipe, c’est gratifiant mais c’est aussi une belle récompense. Et quand c’est parti, c’est parti, je pense que ça m’a mis en confiance, c’est ce qu’il me manquait.
Vous avez débarqué au Stade Toulousain en 2018, comment jugez-vous votre aventure avec les « rouge et noir » ?
Je ne suis plus vraiment un jeune, je commence à rentrer dans l’âge… Même s’il m’en reste hein, attention (sourire). Mais c’est vrai que j’arrive à un moment de ma carrière où il faut compter, rentrer dans les matchs importants. En faisant les efforts et les sacrifices qu’il faut, il n’y a pas de secret car rien ne tombe du ciel.
Votre corps vous laisse un peu tranquille, alors que lors des saisons précédentes vous n’aviez pas été épargné par les blessures…
Ça a joué c’est sur…
En revanche vous n’avez jamais pris part à une finale avec l’équipe première du Stade…
Comme vous l’avez dit, je n’ai pas été épargné par les blessures ces dernières saisons. Je me suis pété le pied il y a deux ou trois ans, l’année dernière je me suis sorti l’épaule… Ce sont des choses qui peuvent te freiner sur ta saison mais aussi sur ta carrière. Donc forcément les phases finales, comme tout sportif qui se respecte, j’ai envie d’y prendre part, d’y être.
Si on remonte dans le temps, comment êtes-vous arrivés au rugby ?
J’ai commencé très jeune, j’avais six ans, j’ai commencé à Blagnac. Et en même temps, je faisais du judo et du tennis. J’étais multisport mais il a fallu faire un choix. Mais comme tous les week-ends j’étais en train de regarder le rugby, les matchs du Top 14, ça a été une évidence. Et puis c’est un sport collectif, ça a joué (sourire). Aujourd’hui mes meilleurs amis sont les potes que je me suis faits au rugby à Blagnac.