C’est un procès qui est attendu par plus de 400 personnes. Ces victimes veulent être remboursées après avoir été arnaquées par un faux fiscaliste Loïc R. Condamné à trois ans de prison avec sursis, l’ancien arbitre de football a fait appel. Le nouveau procès est fixé au 11 septembre 2025.
Condamné en première instance à trois ans de prison avec sursis, Loïc R., quadragénaire toulousain soupçonné d’avoir escroqué près de 400 ménages en France — principalement en Haute-Garonne — sera de nouveau jugé. Le procès en appel est fixé au 11 septembre 2025. Une audience très attendue par les nombreuses victimes de cet homme que la justice qualifie d’escroc méthodique, doté d’un talent certain pour la manipulation.
« Les victimes attendent beaucoup de cette nouvelle audience et espèrent que la cour d’appel prendra en considération leur entier préjudice. Il y a beaucoup de souffrance depuis plusieurs années. Cela doit cesser », estime Me Joris Morer, avocat de plus de 20 parties civiles.
Un discours bien huilé
Entre 2014 et 2021, cet ancien doctorant de la faculté de Pau, sans aucune formation fiscale avérée, s’est présenté comme un avocat fiscaliste. Il proposait à des particuliers des prestations d’optimisation fiscale. Son discours est parfaitement rodé, son attitude soigneusement calculée : il roulait en Renault Alpine, affichait une apparence rassurante et se donnait des airs de professionnel expérimenté.
Ses cibles ? Des profils variés : policiers, médecins, ingénieurs, voire un expert psychiatre. Grâce à de fausses déclarations, il promettait des économies d’impôts, facturait ses services entre 200 et 250 euros par an, et réclamait 10 % des sommes « économisées ». Plus de 600 000 € lui auraient été versés au total, parfois réinvestis dans des travaux ou dans l’achat de bandes dessinées de collection à des prix astronomiques. Le préjudice pour les impôts est estimé à plusieurs millions d’euros. Un argent jusqu’ici jamais remboursé.
« J’ai cru en lui comme en un vrai professionnel. Il avait réponse à tout, il parlait fiscalité avec aisance, je ne me suis jamais douté de rien. Aujourd’hui, je me sens naïf et trahi », témoigne Laurent, l’une de ses victimes, installée près de Toulouse.
Un homme à double visage
Un expert psychiatrique décrit Loïc R. comme un « narcissique aux traits manipulateurs ». Il aurait, selon ce rapport, simulé une pathologie psychiatrique pour tenter d’échapper à ses responsabilités pénales. Il avait même été hospitalisé en unité psychiatrique à sa propre demande, et non sur recommandation médicale. Une démarche que de nombreuses victimes interprètent comme une manœuvre stratégique, difficilement conciliable avec le sang-froid et la lucidité dont il a fait preuve dans ses escroqueries.