Un homme de 38 ans a succombé après une semaine de coma. Il avait perdu connaissance après s’être baigné dans la piscine d’une maison squattée, à Toulouse.
« Quelles que soient les circonstances, un homme est mort, et c’est triste… ». Ce riverain croisé quartier Juncasse Argoulets ce mardi 27 mai 2025 ignorait tout du drame jusque-là, mais le résume en une phrase.
Une maison squattée depuis 6 mois
Un homme de 38 ans a perdu la vie à Toulouse après avoir piqué une tête dans la piscine d’une ancienne longère protégée des curieux par son nid verdoyant touffu. L’accident s’est produit durant le chaud samedi 17 mai (26 °C sous abri à Toulouse), vers 18 heures. « On a vu arriver les pompiers et la voiture jaune du Smur », se remémore un témoin.
Après une semaine de coma, la victime a fini par s’éteindre, vendredi dernier, au CHU Purpan. Un accident domestique, certes tragique, mais qui ne soulèverait pas tant d’interrogations si les faits ne s’étaient produits dans une maison squattée depuis six mois.
« Un petit mot sympa dans la boîte »
« La maison a été vendue en 2023 par l’ancien propriétaire à un promoteur, qui a acheté plusieurs autres biens dans la rue. Ils doivent construire en résidence de deux étages », lâche, fataliste, une voisine. « C’est le sponsor du TéFéCé qui a racheté », croit savoir un bricoleur. LP Promotion, donc, qui nous confirme être « propriétaire du terrain ». « Une dame m’a dit qu’un jour, elle avait trouvé un mot plutôt sympa dans sa boîte aux lettres : Bonjour, nous sommes vos nouveaux voisins, si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas… », commente un quadragénaire.
Hormis « un va-et-vient incessant de fourgons, qui entrent et sortent, on ne les entend pas trop », concède une autre habitante de la rue. « Moi, je les appelais les Écureuils », en référence à ces militants qui s’encordent aux arbres pour dénoncer leur abattage, dans le cadre des chantiers de l’A 69 ou de la LGV Toulouse-Paris. Sans savoir s’ils en font ou non partie.
De source policière, le baigneur aurait aligné les longueurs dans un bassin à moitié débâché, « mais dans lequel, ils faisaient tourner un robot de piscine ». Une eau claire, donc. Jusqu’à ce que deux de ses amis présents sur place ne le voient plus reparaître.
Selon leurs témoignages, l’un d’eux aurait alors plongé à son tour et remonté la victime, avant qu’un massage cardiaque ne lui soit prodigué. Prévenus, les secours ont évacué aux urgences le noyé présumé, alors dans le coma. Avec le tragique dénouement que l’on sait.
Qui est responsable ?
« Une enquête est ouverte pour recherche des causes de la mort », indique le parquet de Toulouse. Après audition des témoins, une autopsie a été diligentée pour déterminer les circonstances exactes du décès. Elle devait être pratiquée ce mardi après-midi, à l’institut médico-légal de Purpan.
Au-delà de ce drame humain, une autre interrogation, juridique cette fois, se pose. Et non des moindres : qui est responsable de ce décès d’un point de vue légal ? La victime, pour s’être introduite dans une propriété privée en passe d’être rasée ? Le propriétaire légal de la maison squattée, pour n’avoir pas assez sécurisé les lieux ? Pendant que ses amis pleurent le mort, justice, assureurs et avocats ont du pain sur la planche.