Le tribunal pour enfants a condamné l’adolescent de 15 ans qui avait tué son beau-père d’un coup de couteau au cou, en 2024, à Muret, à 4 ans de prison ferme.
Le meurtre initial avait été requalifié en « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». L’adolescent de 15 ans qui avait tué son beau-père à coups de couteau, à Muret, a été condamné par le tribunal pour enfants de Toulouse à 4 ans de prison et 5 années de suivi sociojudiciaire à sa sortie. Il encourait 10 ans de réclusion.
Le 5 avril 2024, David* avait ôté la vie à Fatah, 50 ans, en lui assénant un coup de couteau dans le cou. L’adolescent sortait avec la fille de la victime depuis une semaine. Les faits s’étaient produits sur fond de conflit familial. Fatah s’en était pris physiquement à une autre de ses belles-filles, qui venait de récupérer des affaires laissées chez lui après avoir fracturé la porte de l’appartement.
David aurait voulu défendre sa belle-sœur qui était molestée. « Le tribunal a su voir qu’il ne s’agissait que d’un enfant, au passé traumatique, qui a réagi de la pire des façons à un homme qui violentait une jeune fille devant lui », décrypte l’avocate de la défense, Me Sarah Nabet-Claverie, du barreau de Toulouse.
« Il a privé mon client de son père pour toujours »
« Le tribunal pour enfants a su concilier la gravité extrême des conséquences de son geste, la douleur légitime de la famille de la victime, les circonstances très particulières de commission de l’acte, ainsi que l’âge et la personnalité de l’enfant que je défends pour qu’il reste un espoir de devenir un homme meilleur », se félicite-t-elle.
À titre de peines complémentaires, le tribunal a prononcé 7 ans d’interdiction de port d’arme et 5 ans d’inéligibilité (automatique). « La peine prononcée apparaît nécessairement trop faible eu égard à l’absurdité du geste [du mis en cause] qui prive pour toujours mon client de son père », constate Me Séverine Bouchaïb, en partie civile. Une victime qui devait se remarier le mois suivant. « Notre chagrin est immense et nous sommes inconsolables », souffle sa compagne. « Nous avons déposé une gerbe de fleurs en la mémoire de Fatah, assassiné alors qu’il n’avait rien demandé à personne ».
(*) Du fait de sa minorité, le prénom a été modifié.