À 48 heures de recevoir Lyon à l’occasion de la 25e journée de Top 14, ce dimanche 1er juin (17h30), l’entraîneur des trois-quarts évoque la nécessité pour les Toulousains de monter en régime dans la perspective de la demi-finale, dans trois semaines au Groupama Stadium.
Comment maintenez-vous le groupe sous pression alors que les deux dernières journées n’ont aucun intérêt comptable ?
En parlant de cette demi-finale qui se profile maintenant de manière certaine. Ces matchs doivent nous servir à préparer cette échéance-là. A nous préparer physiquement, collectivement et puis aussi, chaque joueur à un challenge individuel qui lui appartient pour espérer faire partie du groupe qui jouera la demie. Tu travailles 11 mois pour deux matchs, en l’occurrence la demie et potentiellement la finale. Donc 100 % des joueurs veulent faire partie du groupe pour participer à ces deux rencontres et le challenge est simplement de montrer son meilleur visage, que ce soit aux entraînements ou sur les matchs qui arrivent.
Comment comptez-vous gérer votre effectif ?
On jouera ces deux matchs avec des effectifs « professionnels » étant donné que nos Espoirs jouent leurs phases finales. Donc il ne faut pas non plus les démunir pour qu’ils puissent appréhender ces échéances le mieux lotis possible. Et nous, on a besoin de se préparer encore une fois aux phases finales de Top 14, et notamment à cette demi-finale. Donc on jouera ces deux matchs avec des équipes différentes mais on ne les lâchera pas, c’est certain.
L’idée doit être aussi de relancer les joueurs qui relèvent de blessures comme certains cadres, non ?
Je n’aime pas trop ce terme, je préfère celui de joueurs qui comptent dans notre effectif. Bien sûr, ça doit nous servir à ça. Il nous reste trois semaines pour préparer notre demi-finale donc c’est un vrai luxe qu’on veut vraiment utiliser à bon escient. À la fois sur des semaines où les débuts seront très axés sur le rugby avec du physique intégré puisqu’on peut vraiment se mettre à niveau physiquement. Et puis de manière un peu plus stratégique pour préparer le match de Lyon et le match de Perpignan sur les fins de semaine. Ça nous permet d’avoir du temps pour nous concentrer sur nous, voir quelles ont été nos carences ces derniers temps et travailler dessus.
Quel regard portez-vous sur le LOU ?
C’est une équipe qui est très offensive, qui marque des points. Je crois que c’est la N.1 ou N.2 du Top 14 sur la vitesse de ruck. Elle aime mettre de la vitesse avec des joueurs qui individuellement peuvent faire des différences, je ne vais pas tous vous les citer. Ils sont très dangereux individuellement, bons en conquête. On a eu une touche compliquée là-bas. C’est une équipe complète qui n’a pas fait une finale de Coupe d’Europe (Challenge, NDLR) pour rien. On est avertis, même s’ils n’ont pas grand-chose à jouer d’ici la fin de saison. Ils sont un peu loin de la qualif et des dernières places, on sait qu’ils vont mettre du rythme donc ce sera un match intéressant.
Vous parliez des rucks. Est-ce la bonne équipe pour vous retrouver sur ce secteur où les prestations ont été un peu en dents de scie ces dernières semaines ?
On a souvent du mal contre les Lyonnais, c’est vrai. Mais tous les matchs vont compter. Même Perpignan, je ne vous fais pas un dessin sur leur niveau d’engagement là-bas. Ce sont des équipes qui nous permettront de travailler, comme je l’ai dit, des choses qu’on a identifiées chez nous, sur lesquelles il faut qu’on progresse. Et puis le ruck, je n’apprends rien à personne, c’est un peu le nerf de la guerre des matchs qui comptent, des matchs de phases finales. Toutes les équipes vont mettre un focus dessus et nous aussi.
Thomas Ramos revient, il a longuement parlé au groupe à l’entraînement de lundi. On imagine que personne n’a pas envie de connaître une nouvelle désillusion dans quelques semaines…
On n’a pas envie de la connaître mais elle peut exister. On a des adversaires qui travaillent bien, qui sont performants. Donc évidemment, on sait tous que ça peut arriver. Mais ce qu’on ne veut pas, c’est perdre en montrant le visage qu’on a montré contre l’UBB en demie. Franchement, on a eu trop de carences dans des secteurs où, normalement, on est censés être plutôt en maîtrise. Donc perdre, ce n’est pas un souci. Quand on est battus par meilleur, il faut savoir l’accepter, ce qui a été le cas sur la demi-finale. Mais en tout cas, on n’a pas le droit de jouer à ce niveau-là. Et si on perd en jouant notre meilleur rugby, bravo à nos adversaires. Mais ce qui est certain, c’est qu’on veut vraiment monter le niveau par rapport à cette demi-finale qui n’a pas été digne du Stade Toulousain.
Il vous reste 18 points à marquer pour effacer Clermont sur le nombre de points inscrits lors d’une phase régulière (830). Est-ce anecdotique ?
On réalise une bonne saison. Je crois qu’on est première attaque, première défense. On était assurés d’être premiers à quatre journées de la fin quasiment donc la phase régulière a été bien gérée, on ne peut pas dire le contraire. Chacun des joueurs qui a participé au Top 14 a vraiment travaillé dur, ils ont vraiment fait le job. Je pense que notre gestion a été plutôt intelligente. Maintenant, tout ça, ça ne sert à que dalle si tu te prends les pieds dans le tapis sur les matchs qui comptent, les matchs de phases finales. On a passé deux étapes en Champions Cup, on a perdu en demie. Là, on est sûrs d’avoir a minima cette demi-finale et comme je l’ai dit précédemment, on veut vraiment montrer un autre visage.
Le staff de l’équipe de France était à Ernest-Wallon cette semaine. Qu’avez-vous retiré de ce passage ?
Ça a été très enrichissant, comme à chaque fois. C’est intéressant de voir leur vision de notre jeu. Que ce soit offensivement ou défensivement, sur les coups d’envoi et les sorties de camp, ils nous ont confirmé certaines choses qu’on pensait. Et puis de le dire avec d’autres mots, en prenant un peu de hauteur, c’est quand même très intéressant. Cela nous a mis la puce à l’oreille sur un certain nombre de choses, donc on va se servir de ça, évidemment, de ces échanges pour continuer de progresser et bien préparer cette fin de semaine.