Claude Berthet, directrice de l’Association nationale d’étude et lutte contre les fléaux atmosphériques (ANELFA), revient sur la nécessité de relancer l’association de lutte anti-grêle, fermée en 2022.
Pourquoi l’association haut-garonnaise de lutte contre la grêle a-t-elle fermé ?
Le Conseil départemental était l’unique financeur du dispositif au départ, puis ils ont peu à peu baissé puis supprimer leur subvention pour inciter à obtenir d’autres financeurs. Airbus était devenu le principal financeur et au moment du Covid, l’avionneur a décidé de diviser par deux sa participation pour ne pas être l’unique financeur. D’autres acteurs comme des communautés de communes pouvaient aider, mais il n’y a aucune obligation de financement, donc on n’a pas pu équilibrer le budget. Fin 2022, l’association s’est rendu compte que ce n’était plus possible de fonctionner, faute de moyen. C’est dommage, car la Haute-Garonne est très sensible à cet aléa qui pourrait être de plus en plus violent, avec le dérèglement climatique.
Quelles réactions a provoquées cette fermeture ?
Quand le réseau s’est arrêté, nos 74 opérateurs en Haute-Garonne étaient vraiment déçus. Certains ont alerté les conseillers départementaux pour expliquer les difficultés de s’assurer face aux risques de chutes de grêle et d’indemnisation en cas de problème. Il y a une volonté très forte de relancer les générateurs anti-grêle car c’est indispensable d’avoir pour limiter les dégâts. J’ai récemment été contacté par les « Ultras de l’A64 » (Ndrl : l’association née de la crise agricole), pour réfléchir à la mise en place d’un nouveau dispositif sur la Haute-Garonne, en s’appuyant aussi sur la Chambre d’agriculture. Le monde agricole se sent très concerné, car ils peuvent tout perdre en quelques secondes.
Combien coûte les générateurs anti-grêle et quelle différence y a-t-il avec les « canons » ?
Chaque générateur anti-grêle coûte 2 500 euros par an. Les canons anti-grêle c’est autre chose. Ils sont vendus avec l’argument que ce sont des ondes qui vont empêcher la grêle de se former. Or, s’il y a encore des discussions entre les scientifiques sur l’efficacité des méthodes basées sur la microphysique des nuages, l’organisation météorologique mondiale a donné un avis clair sur l’absence de fondement scientifique sur les canons. Nous ne souhaitons pas être associés à ce terme, car notre générateur ne fonctionne pas à l’explosion mais à la combustion.