Un vol de sucre révèle un malaise au sein de la gendarmerie nationale d’ex-Midi-Pyrénées. Malgré les preuves, l’officier mis en cause a été décoré. La hiérarchie a-t-elle couvert l’affaire pour éviter le scandale ?
La décision a provoqué une onde de choc au sein des unités de gendarmerie de l’ex-région Midi-Pyrénées. En Ariège, le commandant d’une compagnie a été surpris en flagrant délit de vol de sucre et de viennoiseries dans ses propres locaux. Contre toute attente, l’officier, qui compte 30 ans de carrière, a finalement été décoré de la médaille de chevalier de la gendarmerie nationale. Une distinction qui soulève une question troublante : la hiérarchie a-t-elle sciemment étouffé l’affaire pour régler son linge sale en famille ? Ou pour protéger un homme souffrant sur le plan psychiatrique ?
Ce vol suscite de vives tensions dans les rangs de la gendarmerie nationale. De la Haute-Garonne, où se trouve l’état-major, jusqu’aux départements voisins, l’incompréhension domine face à la gestion du dossier.
Une caméra de surveillance
Tout débute à la fin de l’année 2024. Comme dans bien d’autres unités, les gendarmes de cette brigade ariégeoise achètent régulièrement café, sucre, viennoiseries et autres denrées destinées à l’usage commun. En décembre, un détail anodin va éveiller la méfiance.
Un matin, un gendarme souhaite se faire un café avant de prendre son service. Mais le sucre a disparu. Étrange, car un collègue affirme avoir acheté une dizaine de kilos la semaine précédente.
Les soupçons grandissent à mesure que les disparitions se répètent. Certains membres de l’unité, exaspérés, décident alors d’installer discrètement une caméra de surveillance dans les lieux communs.
Il vient en pleine nuit, comme les cambrioleurs
Les images enregistrées vont bouleverser les membres de l’unité. L’auteur des disparitions ne serait autre que le commandant de la brigade lui-même. Selon plusieurs sources, il se rendait la nuit dans les locaux pour subtiliser du sucre, des viennoiseries et d’autres denrées communes. « Il revenait la nuit pour voler dans les affaires », témoignent plusieurs gendarmes sous couvert d’anonymat.
D’après nos informations, la hiérarchie aurait minimisé l’affaire, invoquant des raisons médicales pour justifier la mutation de l’officier. Certains estiment que le « dossier » aurait été volontairement étouffé pour ne pas compromettre la remise imminente de sa décoration, déjà en cours de validation au niveau national. L’homme a officiellement été médaillé au mois d’avril 2025.
Curieuse ironie, les militaires ayant installé la caméra sans autorisation pourraient, en revanche, faire l’objet de sanctions disciplinaires. Aucun dépôt de plainte ni ouverture de procédure judiciaire n’a été enregistré à ce jour.