Malgré une ponction de 44 millions d’euros, Toulouse maintiendra 90 % de ses subventions aux associations en 2025. C’est ce qu’a annoncé la majorité municipale, ce mardi 3 juin 2025. La mairie donne la priorité aux structures fragiles, et demande un effort plus important aux mieux dotées.
« Le pire a été évité », résume Sacha Briand, adjoint au maire chargé des finances. Dans une salle du 3e étage du Capitole, sans le maire-président Jean-Luc Moudenc, son équipe municipale a voulu « désamorcer » les pertes de subventions, annoncées fin 2024.
Redoutant initialement une perte de 25 millions d’euros pour la Ville dans le projet de loi de finances Barnier, la collectivité subira finalement une ponction de 6 millions, contre 38 millions pour la Métropole, soit 44 millions d’euros au total.
« Le niveau communal a été relativement préservé », souligne l’élu, qui rappelle que le budget avait été voté dès décembre avec prudence. « Grâce à des ajustements, 90 % du niveau de subventions de 2024 sera maintenu », a annoncé le grand argentier du Capitole.
Subventions : des choix ciblés
Chargé du suivi associatif, Christophe Alvès détaille la méthode : « Nous avons examiné les comptes association par association. Celles qui œuvrent pour les plus fragiles ont été protégées. Celles avec une situation financière solide ont été sollicitées pour un effort. »
Le tableau de pilotage mis en place permet de suivre les 1 500 structures subventionnées à Toulouse. 60 % des aides avaient déjà été versées, le reste sera attribué lors du prochain conseil municipal, qui se tiendra le 20 juin au Capitole.
Des réductions ont bien été appliquées, mais « aucune fermeture d’association n’est à déplorer à ce jour », affirme Alvès. La mairie insiste aussi sur les aides indirectes, comme les prêts de salles ou de personnel, qui représentaient 21 millions d’euros en 2024. « Par rapport aux autres collectivités, Département ou Région, nous sommes largement devant ».
Réductions oui, abandon non
La Cité de l’espace, voit par exemple sa subvention d’équilibre baisser, comme d’autres grands opérateurs métropolitains (Semeccel, Decoset). Les clubs professionnels comme le TO XIII, le Stade Toulousain ou le TFC ne sont pas menacés à ce stade. « Le TO XIII va bien, il paie son loyer à Ernest-Wallon, pourrait encaisser des droits télé supplémentaires », précise Henri de Lagoutine élu en charge des Sports.
Le soutien au sport féminin et aux équipements comme la Cité de la natation est maintenu. « C’est grâce à notre politique volontariste sur les économies, que nous pouvons maintenir notre niveau d’investissements sur les infrastructures. La Cité de la natation en est une, il y en a d’autres », a précisé Sacha Briand.
La municipalité indique par ailleurs avoir gelé certains recrutements, tout en relâchant l’effort pour les postes dans l’éducation et la police municipale. « L’objectif affiché est d’assurer les services essentiels tout en limitant l’endettement ».
La majorité tacle « l’opposition catastrophiste »
À plusieurs reprises, les élus ont ciblé l’opposition qu’ils accusent de « désinformer » les associations. « Ils ont agité la peur pour instrumentaliser un sujet sensible », déplore Sacha Briand. Christophe Alvès enfonce le clou : « L’amateurisme de l’opposition est flagrant. Certains ne votaient même pas les délibérations. Nous espérons qu’ils seront au rendez-vous au conseil municipal du 20 juin. »
Pour la majorité, cette politique d’économies « non spectaculaire mais sérieuse » permet de préserver la capacité d’investissement de la Ville, notamment en matière de mobilités, de sécurité ou d’éducation. Et si la situation perdure ? « On pourrait tenir deux ou trois ans comme ça, conclut Sacha Briand. Mais sans économies, on sacrifierait l’avenir. »