Victime de LGBT-phobies au travail, Nick, en transition de genre, participera à la Marche des Fiertés de Toulouse. À travers son engagement, il interpelle sur une réalité encore taboue.
Ce samedi à Toulouse, Nick participera à la Marche des Fiertés, prévue à 14h30 au départ de la place du Capitole. Âgé de 27 ans, ce bénévole de l’association SOS Homophobie est actuellement en pleine transition de genre pour devenir un homme. « Pour l’instant, j’en suis à la partie administrative. Je n’ai pas encore commencé la transformation médicale », précise-t-il.
Avant de prendre ce virage identitaire, Nick a été confronté à des situations de « LGBT-phobies » dans son environnement professionnel. « On insultait alors mon orientation sexuelle en tant que femme », se souvient-il. Manutentionnaire dans la logistique pour des agences d’intérim, Nick a été la cible d’une collègue en particulier. « Juste après avoir su que j’étais homosexuelle, cette personne prétendait que je la harcelais, alors que je ne lui parlais même pas. Elle proférait des insultes ordinaires mais constantes à mon égard, elle est même allée jusqu’à me menacer avec un cutter. Elle affirmait qu’aimer quelqu’un du même sexe n’était pas normal dans son pays d’origine, l’Arménie », raconte Nick. Après s’être plaint à ses supérieurs, « qui n’ont rien fait », Nick a quitté l’entreprise six mois plus tard.

Aujourd’hui agent de quai dans une autre société, Nick a choisi de rester discret sur sa vie personnelle. « Je n’en parle plus pour me protéger. En tant que personne LGBT, je dois me cacher. Beaucoup de personnes dans ma communauté choisissent aussi de se taire, face à une hostilité grandissante », déplore-t-il.
Ces expériences traumatisantes ont renforcé sa volonté de s’engager. « Je suis bénévole à SOS Homophobie depuis un an », confirme-t-il. Ce samedi, il défilera à Toulouse. « C’est important de dénoncer les agressions et les meurtres en France et dans le monde. » Nick veut ainsi affirmer son identité et revendiquer ses droits fondamentaux. « On existe, on ne fait rien de mal. Laissez-nous tranquilles. »
Fort de son expérience, Nick soutient notamment les jeunes de 17-18 ans qu’il rencontre, « pour qu’ils apprennent à se protéger et sachent en parler à leurs proches. Mine de rien, ce qui m’est arrivé dans le passé m’a construit », reconnaît-il. À tous, Nick donne le même conseil : « Rapprochez-vous d’associations et de militants qui vous comprennent. Ce seront les meilleures personnes pour vous armer. »