Sport et grossesse : une campagne d’utilité publique alerte sur l’arrêt massif de l’activité physique chez les femmes enceintes. Objectif : briser les tabous et promouvoir une pratique sportive encadrée et bénéfique.
Lancée ce mardi 3 juin, la campagne « Sport & grossesse » sera relayée pendant un mois dans 110 structures à travers la France : établissements de santé, salles de sport et réseaux sociaux. Portée par La Maison du sport au féminin (MSF), elle vise à sensibiliser les femmes enceintes et le personnel médical aux bienfaits de l’activité physique pendant la grossesse.
Une campagne multicanal pour informer et sensibiliser
Pour Maguelone Pontier, présidente de la MSF, l’enjeu est clair : « Nous souhaitons lutter contre les inégalités chez les femmes et les inciter à continuer à faire du sport pendant leur grossesse malgré les idées reçues. Non, pratiquer du sport n’est pas dangereux pour le bébé ; oui, il est même essentiel. Nous voulons parler du genre dans le sport et stopper les stéréotypes. »
Selon la MSF, environ 75 % des femmes enceintes arrêtent de pratiquer une activité physique durant leur grossesse. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 30 minutes d’activité physique quotidienne, adaptée à l’état de santé. Les bénéfices incluent une réduction du risque de diabète gestationnel, d’accouchement prématuré, ainsi qu’une amélioration de la santé mentale et du développement fœtal.
Un rôle clé pour les professionnels de santé
Les professionnels de santé ont un rôle clé dans cette initiative. « Notre objectif est d’orienter les patientes et de les informer au mieux. C’est un métier de l’ombre, mais essentiel à la qualité de vie des femmes », explique Stéphanie Andreu Seigne, sage-femme au CD31. Et d’ajouter : « La médecine de la femme reste assez tabou et notre campagne est porteuse de valeurs. »

Après un an et demi de préparation, ce projet vise à fournir aux femmes enceintes des ressources claires, en lien étroit avec les professionnels. Noémie Sans, directrice adjointe de la MSF, conclut : « Cette campagne est une porte relais. Elle permet d’aider les femmes à trouver des cours et des accompagnements adaptés. Nous sommes fières qu’elle ait vu le jour aujourd’hui. »