Deux jeunes femmes ont été attaquées par des hommes armés, dans la nuit de jeudi à vendredi à Toulouse. La police a rapidement arrêté trois « surveillants » soupçonnés de proxénétisme et deux voleurs, dont un mineur. Une même équipe ? Le parquet a ouvert une information judiciaire.
Deux jeunes femmes ont réussi à alerter la police dans la nuit de jeudi à vendredi. Dans un appartement discret du quartier Purpan, à Toulouse, elles recevaient des clients pour des câlins tarifés. Mais vers 3 heures, vendredi, des individus armés ont fait irruption dans l’appartement. Ils ont emporté argent, ordinateurs, sacs de voyage et téléphones avant de disparaître.
Les victimes, âgées de 18 et 19 ans, ont réclamé de l’aide. Sur place, les membres de la brigade anticriminalité de la Rive gauche ont surpris trois garçons, âgés de 20, 21 et 23 ans. Un trio vite désigné par les demoiselles comme étant leurs proxénètes. Les agents les ont arrêtés et placés en garde à vue.
Proxénètes et braqueurs vite arrêtés
En parallèle, en localisant les téléphones dérobés lors de l’attaque, les policiers ont repéré une voiture de l’autre côté de Toulouse, secteur des Minimes. À bord du véhicule, deux garçons âgés de 17 et 19 ans. La présence dans l’habitacle des objets dérobés un peu plus tôt aux victimes a mis à mal leur défense. Eux aussi ont été placés en garde à vue.
Si les voleurs ont bien été obligés, du bout des lèvres, d’admettre leur implication dans le vol à main armée, les individus soupçonnés de proxénétisme ont joué les étonnés. Ils ont nié toute implication. Problème pour eux, les deux jeunes femmes ont été précises dans leurs accusations : l’un gérait les annonces et les clients, l’autre les surveillances, le troisième s’occupant du quotidien. Et les deux filles ont bien sûr déposé plainte.
Seulement les enquêteurs auraient apprécié d’approfondir leurs investigations. Sans rien demander à personne, les deux jeunes filles ont regagné la région parisienne ce qui était, semble-t-il, prévu avant l’agression de vendredi. Est-ce ce départ annoncé qui a poussé à l’organisation du vol ? Surtout, existe-t-il un lien entre les proxénètes et les auteurs du braquage ?
Les braqueurs laissés libres
Les enquêteurs de la division de la criminalité territoriale le soupçonnent. Le parquet souhaite faire la lumière sur ce dossier et a décidé d’ouvrir samedi une information judiciaire notamment pour permettre de regarder de plus près les comptes des trois hommes suspectés de proxénétisme. Ils ont été mis en examen samedi et tous les trois placés sous mandat de dépôt malgré les efforts de leurs avocats, Mes Morgane Cayere et Jessica Guy.
Poursuivis pour le vol à main armé, mis en examen par la juge d’instructeur, le mineur défendu par Me El Hadji Gueye et son complice assisté de Me Johana Abraham échappent à la prison. Désormais sous contrôle judiciaire, ils restent à la disposition de la justice et des enquêteurs qui poursuivent leurs vérifications. Notamment pour éclaircir le volet proxénétisme de ce dossier.