Dès 2026, Toulouse Métropole engage un vaste chantier de modernisation de la station d’épuration de Ginestous-Garonne. Objectif : faire de cette installation historique une usine de nouvelle génération, capable de traiter les eaux usées de 800 000 habitants, tout en produisant de l’énergie verte.
Située au nord de Toulouse, la station de Ginestous-Garonne est la plus grande usine de dépollution de la métropole. Chaque jour, elle traite 160 000 m³ d’eaux usées, soit les effluents de 76 % des habitants de l’agglomération. Conçue en 1954 pour 400 000 équivalents-habitants, elle couvre aujourd’hui 15 communes, représentant environ 800 000 personnes.

Un chantier majeur à partir de 2026
Face à la pression démographique et aux exigences environnementales, Toulouse Métropole lance un programme ambitieux de modernisation et d’extension de l’usine, à partir du printemps 2026.
Il prévoit notamment le remplacement complet des anciennes files de traitement d’ici 2027, en particulier la file G2, qui sera démolie, la mise en service d’une nouvelle file d’épuration, plus performante et économe, l’augmentation de la capacité de traitement, anticipant les besoins à l’horizon 2050 et l’amélioration de la qualité de l’eau restituée à la Garonne.
Ces travaux visent à adapter l’usine à une ville qui grandit, tout en renforçant sa performance environnementale.
Une station tournée vers l’avenir
Déjà à la pointe sur plusieurs volets, Ginestous s’inscrit dans une logique de station vertueuse. Depuis 2020, le site produit du biométhane à partir des boues issues du traitement des eaux usées. Grâce à la méthanisation, plus de la moitié des boues sont valorisées, permettant de produire 50 GWh/an d’énergie, d’alimenter 11 000 foyers ou 230 bus et d’éviter l’émission de 10 000 tonnes de CO₂/an.

L’usine fonctionne aujourd’hui avec quatre filières de traitement des eaux (carbone, azote, phosphore, minéraux) et trois filières de traitement des boues (séchage, incinération, méthanisation). Une cinquième est en projet à l’horizon 2030.
Zéro nuisance, zéro gaspillage
En pleine ville, l’usine doit aussi composer avec son environnement. Aucune nuisance ne doit filtrer à l’extérieur : pas d’odeur, pas de bruit. Pour cela, des technologies de pointe sont mobilisées : procédés confinés, capteurs connectés, surveillance en temps réel… et même un jury de nez composé de riverains formés à détecter les émanations.

Une gestion pilotée par la donnée
L’autre levier de modernisation, c’est la data. Grâce à des outils numériques, les équipes d’Asteo (filiale de Suez, en charge de la gestion) peuvent anticiper les flux, adapter les traitements en direct et optimiser les consommations d’énergie. « L’objectif est clair : faire de Ginestous une usine intelligente, durable, et au service de la qualité de vie urbaine », résume Ugo Colonna d’Istria, directeur d’Asteo.