Au 18 rue des Lois, dans le centre de Toulouse, un immeuble en péril a pu être rénové grâce au soutien du Programme d’intérêt général porté par Toulouse Métropole et l’Anah. Véronique Carré-Michel, cheffe de projet chez Urbanis, explique les enjeux de cet accompagnement méconnu mais crucial.
Quand avez-vous été alertée sur la situation de l’immeuble du 18 rue des Lois ?
Les premiers signaux sont arrivés en décembre 2022. Il y avait des fissures visibles sur les murs, des balcons très endommagés, et la cave présentait de gros risques. Un arrêté de mise en sécurité a été pris. Ensuite, en août 2023, Urbanis est intervenu dans le cadre du Programme d’intérêt général (PIG), que nous pilotons pour Toulouse Métropole.

Concrètement, quel est le rôle de votre cabinet ?
Urbanis est un bureau d’études privé mandaté par la Métropole. On accompagne les copropriétés fragiles, on les aide à monter les dossiers, à obtenir des financements, et surtout à dédramatiser les situations. Ce sont souvent des résidents inquiets, perdus face à des procédures complexes. On met en place un rétroplanning clair, on participe aux assemblées générales, on suit le chantier.


Combien coûte un tel chantier et qui finance ?
Pour le 18 rue des Lois, le coût global est de 306 000 euros, ce qui inclut les diagnostics et les travaux. Sur ce montant, 141 000 euros ont été obtenus grâce au PIG, avec un cofinancement de 118 000 euros par l’Anah et 23 500 euros par la Métropole. Sans cette aide, certains copropriétaires n’auraient pas pu suivre. 98 000 euros ont été débloqués rapidement, ce qui a permis de prendre des crédits et de lancer les travaux très vite.

Quels types de travaux ont été réalisés ?
C’est une rénovation complète de la façade, des balcons, du plancher haut de la cave, avec aussi des études structurelles poussées. Au total, 98 étais avaient été posés pour sécuriser le bâtiment. Les locaux commerciaux, dont une boutique de vêtements Garance et un magasin de téléphonie, sont restés fermés un an et demi pendant les travaux de sécurisation.

Le 18 rue des Lois est-il un cas isolé ?
Non, pas du tout. Nous suivons 11 copropriétés à Toulouse dans ce cadre. Six sont déjà terminées, quatre presque finies. La Métropole estime qu’il y aura une dizaine de cas par an à traiter. Il y a des situations similaires à Saint-Cyprien ou aux Carmes. Les copropriétés sont souvent démunies, et c’est notre rôle d’apporter du cadre et du soutien.

Le chantier du 18 rue des Lois touche à sa fin ?
Oui, les travaux ont débuté en octobre 2024 et devraient être terminés en juin 2025. On est dans les délais. C’est une belle réussite collective, entre la copropriété, la Métropole, l’Anah et notre cabinet.