Le peintre autodidacte Karl N’da Adopo expose chez Visionnaire, le concept-store de Bigflo et Oli. Une immersion dans son univers coloré, où l’éléphant devient icône artistique et identitaire.
Une coulée de peinture rouge et jaune s’épanche devant un garage discret dans la périphérie de Toulouse, comme un avant-goût de l’univers éclatant de Karl N’da Adopo. Derrière la porte blanche, se cache l’atelier du peintre toulousain. Toiles aux couleurs vives accrochées au mur, taches un peu partout, bureau croulant sous les pinceaux… C’est là qu’il nous accueille, quelques heures avant le vernissage de son exposition ce jeudi soir.

Pour la première fois, la boutique Visionnaire de Bigflo et Oli accueille ce type d’événement. « Un honneur » pour l’artiste. « C’est dingue, confie-t-il. Ils auraient pu demander à n’importe qui de plus connu. Je suis très reconnaissant. » Cinq de ses œuvres prendront place parmi les vêtements, ainsi que des ébauches et des petites installations.
Le peintre n’en est pas à sa première collaboration avec les frères toulousains : il a réalisé une fresque l’année dernière au Rose Festival, et fait partie de l’exposition « Le Musée imaginaire d’Oli » aux Abattoirs. Cette fois, il a alors intégré le logo de leur marque à l’une de ses peintures. Mais il garde toujours sa marque de fabrique : l’éléphant. Influencé notamment par les artistes Kaws et Takashi Murakami, il voulait, comme eux « un personnage clef ».
Une collection de vêtements
« Cet animal est le symbole de la Côte-d’Ivoire, mes deux parents viennent de là-bas, raconte-t-il. C’était le plus évident pour me représenter. » Un éléphant qui joue au foot, qui dort sur des billets, qui se bat contre un serpent… Les mises en scène sont diverses et variées, parfois loufoques. « Il ne faut pas toujours chercher à comprendre ce que j’ai voulu représenter », sourit l’artiste.
Karl N’da Adopo est un vrai autodidacte. Élève « pas fait pour l’école », il se fait renvoyer de plusieurs établissements. « En cours, je m’ennuyais, j’étais le mec qui dessine tout le temps sur ses cahiers. » Il explore ensuite l’art numérique à travers des illustrations et des collages, avant de se consacrer pleinement à la peinture.
« Je passe tout mon temps dans mon atelier, j’y dors même parfois », relate l’artiste. Sa notoriété grandit peu à peu sur les réseaux sociaux, ce qui lui permet d’exposer dans plusieurs lieux. Aujourd’hui âgé de 26 ans, il ne peut pas encore vivre de son activité. En plus des peintures, à partir de vendredi, une nouvelle collection capsule de la marque Visionnaire sera à la vente, avec, entre autres, des casquettes et des tee-shirts sublimés des visuels faits par Karl N’da Adopo.