Une jeune femme a été interpellée lundi après la manifestation pro-palestinienne. Elle est soupçonnée d’avoir inscrit des tags menaçants sur la façade du Capitole. À l’issue de sa garde à vue, elle a été présentée au parquet et sera devant le tribunal correctionnel de Toulouse, ce jeudi.
« Moudenc T mort », « Moudenc assassin complice de génocide », « Free Palestine » ou encore « Un flic une balle ». Ces slogans ont été tracés à la peinture rouge sur la porte et la façade du Capitole, le bâtiment principal de la mairie de Toulouse, lundi. Des tags qui ont choqué et qui ont été réalisés en marge de la manifestation de soutien à Gaza et au peuple palestinien.
À l’appel de plusieurs associations, environ 2 000 personnes se sont réunies lundi soir dans le centre de Toulouse pour réagir à l’action de la marine israélienne qui venait d’arraisonner le bateau « Madleen », au large de Gaza. Des tensions se sont cristallisées devant le Capitole avant la dispersion du cortège sans incident particulier.
Accusée d’avoir réalisé les tags, la jeune femme, âgée de 25 ans, a été interpellée du côté de la station métro Jean-Jaurès, vers 23 h 30, par des membres de la police municipale. Ses exercices d’écriture auraient été filmés par les caméras de vidéosurveillance de la ville.
Droit au silence en garde à vue
Placée en garde à vue au commissariat central, la jeune suspecte n’a pas été très loquace devant les enquêteurs du groupe d’appui judiciaire de la division Rive droite. Elle a fait valoir son droit au silence et a donc refusé de s’expliquer comme le permet le Code de procédure pénale. Elle a également refusé de se soumettre à la prise de ses empreintes et de son ADN ; un acte qui va li valoir des poursuites judiciaires.
L’analyse des vidéos de surveillance ne laisserait guère de place au doute. Et au regard des investigations, sur décision du parquet, la jeune femme va être poursuivie devant le tribunal correctionnel pour « menaces de crime ou délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’un élu public », « provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit », « dégradation ou détérioration du bien d’autrui aggravée par deux circonstances », « dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription signe ou dessin ».
Ce mercredi, le parquet a requis son placement en détention mais le juge des libertés et de la détention l’a laissée libre sous contrôle judiciaire. Avec des obligations précises, dont l’interdiction de participer à une manifestation, jusqu’à son procès prévu ce jeudi, à 14 heures, devant le tribunal correctionnel de Toulouse
Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse visé par certains tags, a déposé plainte. On ignore s’il va se porter partie civile.