Une enquête a été ouverte après le signalement de plusieurs victimes ayant subi des injections esthétiques potentiellement dangereuses dans un salon non médicalisé. La praticienne, déjà connue de la justice, a été placée en garde à vue.
Ce devait être une simple injection, réalisée par une professionnelle formée pour la pratique. Le produit injecté a migré vers le haut du visage, faisant planer un risque de cécité permanente s’il atteignait les yeux. Une femme de 27 ans, soupçonnée d’actes graves, a été placée en garde à vue pour « exercice illégal de la médecine », « mise en danger d’autrui » et « escroquerie » entre l’année 2021 et 2024.
Une alerte qui déclenche l’enquête
Tout commence par un signalement émanant d’une patiente. En novembre 2022, une femme saisit l’ordre des médecins de Haute-Garonne. Elle assure vivre un véritable calvaire depuis qu’une esthéticienne lui a injecté des substances dans les pommettes. Elle décrit des brûlures importantes au visage, accompagnées de douleurs persistantes et de complications médicales.
Après vérification, le conseil de l’ordre dénonce rapidement les pratiques illégales d’un salon établi à Colomiers. Une enquête est alors confiée à la police nationale.
Pendant plusieurs mois, les auditions de témoins et de clientes se succèdent. Toutes affirment avoir découvert ces offres via les réseaux sociaux, où les images et témoignages rassurants renforçaient la crédibilité de la praticienne. La propriétaire faisait activement la promotion de ses interventions esthétiques via les réseaux sociaux, proposant notamment du rajeunissement cutané, du remodelage facial ou des injections labiales.
Produits suspects et pratiques dissimulées
L’une des jeunes femmes témoigne avec précision. Elle raconte avoir reçu une première injection en 2022, puis un rappel en 2023. Mais depuis son passage au salon de Colomiers, sa bouche a dégonflé et le produit s’est introduit au niveau du philtrum, juste au-dessus de la zone initialement traitée. Une partie particulièrement enflée. Inquiète, elle demande des informations précises sur les substances utilisées, mais la praticienne présumée élude la question.
En 2024, craignant des complications, la victime consulte plusieurs médecins qualifiés. Aucun ne peut intervenir efficacement sans connaître la nature exacte des produits injectés.
Au fil des investigations, les enquêteurs interceptent un colis suspect envoyé à l’établissement, contenant plusieurs fioles en provenance de Corée du Sud. Selon des experts médicaux, certaines bouteilles contenaient des substances interdites en France, présentant des risques sérieux pour la santé publique.
L’examen de la comptabilité révèle également des anomalies. Les autorités soupçonnent une dissimulation de revenus issus de prestations non déclarées, pour un montant total de plusieurs centaines d’euros.
Placée en garde à vue ce mercredi 11 juin 2025, la jeune femme, déjà connue de la justice, nie avoir procédé à la moindre injection. Elle affirme n’avoir réalisé que des soins pour lesquels elle est effectivement diplômée. Le parquet a ordonné la suspension immédiate de toutes ses activités jusqu’au procès. Dans l’attente de l’audience, elle devrait faire l’objet d’un contrôle judiciaire strict.