Le réseau ferroviaire régional est en péril : 70 % des petites lignes seraient menacées en Occitanie. À travers une campagne de mobilisation inédite et une pétition, Carole Delga interpelle l’État. La présidente de Région livre aussi quelques pistes pour financer des travaux de rénovation.
Mercredi 11 juin, à Montpellier, en marge de la conférence de financement « Ambition France Transports », Carole Delga a tenu une conférence de presse, accompagnée d’élus dont Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des transports. Aux côtés de Vincent Garel et Benjamin Assié, la présidente de la Région Occitanie a exposé ses propositions pour un réengagement financier de l’État dans l’entretien du réseau ferroviaire national.
Carole Delga appelle l’État à financer durablement le réseau, notamment via l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT-F). Elle propose d’augmenter son budget annuel à 5,5 milliards d’euros grâce à trois leviers : 2,3 milliards issus des quotas carbone, 2 milliards de la révision des concessions autoroutières et une écotaxe sur le transit routier international.

Dans le même élan, la Région lance une campagne de mobilisation intitulée « Petites lignes, grande cause », en appui aux revendications de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut).
Parmi les lignes menacées figurent Auch-Toulouse, évoquée par Carole Delga lors d’une réunion publique salle des Cordeliers le 26 mai dernier, mais aussi Perpignan-Latour-de-Carol, Albi-Rodez ou encore Béziers-Neussargues. Une pétition est accessible sur le site de la Région : laregion.fr/petitiontrain.
La réunion d’Auch au départ de cette mobilisation
« Chaque jour, 10 000 voyageurs ont l’habitude d’utiliser la ligne ferroviaire entre Auch et Toulouse : ce sont des salariés, des étudiants, des familles, etc. C’est un service public majeur pour notre territoire. Voilà la meilleure raison de se mobiliser », rappelle Carole Delga.
Comme lors de la réunion publique tenue le 26 mai salle des Cordeliers devant près de 400 personnes, la présidente de Région réaffirme : « Il n’a jamais été question de laisser fermer cette ligne. » Malgré les contraintes budgétaires, une enveloppe régionale de 4,5 millions d’euros sera consacrée aux travaux d’urgence.
« La ligne Toulouse-Auch est un exemple emblématique de dysfonctionnements de notre modèle français de financement du ferroviaire : l’État est propriétaire à 100 % du réseau mais ce sont les Régions qui financent la majorité des travaux… On marche sur la tête. »
Pourquoi la situation est-elle urgente ?
L’Occitanie possède un des réseaux ferroviaires les plus vétustes de France. Près de 1 000 km (70 %) de petites lignes seraient en danger…
« La forte mobilisation citoyenne sur Toulouse-Auch a fait naître l’idée du lancement d’un appel collectif plus large pour sauver nos lignes ferroviaires. Citoyens, usagers, responsables politiques, économiques, syndicaux, associatifs, acteurs de la société civile, sont mobilisés. La conférence « Ambition France Transport » qui se tient actuellement, à l’initiative du Gouvernement, doit permettre de financer de manière pérenne nos infrastructures. C’est maintenant ou jamais ! », insiste la présidente de Région.
Des demandes claires à l’État pour juillet
Face à l’urgence, Carole Delga appelle l’État à dégager 5,5 milliards d’euros par an pour moderniser le réseau, à travers trois leviers : « Allouer une part des futures recettes autoroutières au ferroviaire, instaurer une écotaxe sur le transit routier international, comme en région Grand Est, et flécher une partie des recettes des quotas carbone vers les mobilités décarbonées. »
« C’est un enjeu national que je porte », conclut Carole Delga, en appelant à une décision claire du gouvernement d’ici la mi-juillet.