Figure emblématique des jeux télé, animateur culte de Questions pour un champion pendant près de trente ans, Julien Lepers a l’œil pour repérer les champions hors normes. Contacté par La Dépêche du Midi, il ne cache pas son admiration pour Émilien, le jeune maître qui affole tous les compteurs depuis plus d’un an et demi dans « Les 12 coups de midi » (TF1).
Julien Lepers, ancien animateur emblématique de « Questions pour un Champion », réagit au parcours d’Émilien dans « Les 12 Coups de midi ». Mémoire, sang-froid, longévité… Il décrypte les clés d’un champion hors norme.
La Dépêche du Midi : Vous avez suivi le parcours hors norme d’Émilien dans « Les 12 coups de midi ». Quel regard portez-vous sur lui ?
Julien Lepers : Il m’a vraiment bluffé. Un exemple tout simple : récemment, lors d’une émission, une candidate dit que la capitale de l’Indonésie, c’est Jakarta. Et là, Émilien intervient pour corriger, en précisant que ça a changé depuis 2024 ! À 22 ou 23 ans, se souvenir de ce genre d’info, c’est impressionnant. Ce qu’il fait, c’est vraiment très fort, et surtout, très rare.
Qu’est-ce qui vous impressionne chez lui, au-delà de son jeune âge ?
Il a une mémoire exceptionnelle, il est curieux de tout, c’est une éponge. Il retient tout. Il fait merveille dans ce jeu-là.
Le bruit court qu’Emilien aurait été évincé du jeu. Savez-vous s’il est encore en lice ?
Honnêtement, je ne saurais pas vous dire. J’ai entendu des rumeurs, comme quoi il aurait quitté l’émission, mais je ne sais pas si c’est vrai.
Selon vous, Émilien a-t-il le profil type du grand champion des jeux TV ?
Pour moi, il n’y a pas de profil type. J’ai connu Corem, un bibliothécaire à Lyon, très brillant. Il y en a eu une dizaine comme ça. Mais Émilien est à part parce qu’il est le plus jeune parmi les très grands candidats.
Qu’est-ce qui fait la différence alors ?
Le self-control. Ceux qui réussissent sont ceux qui ont des nerfs d’acier. Moi, je serais submergé par le trac. Mais lui reste zen, même dans les moments les plus stressants. Il garde tous ses moyens. Là où tout le monde perdrait les pédales, lui non.
En tant qu’animateur, est-ce enthousiasmant ou parfois compliqué de gérer un champion qui monopolise le jeu pendant des semaines, voire des mois ?
Ce n’est pas compliqué du tout. Jean-Luc (Reichmann) le gère très bien. Il faut le mettre en valeur. Et puis, ça fidélise le public, c’est bon pour l’audience. On est sur TF1, il ne faut pas oublier qu’il y a de la pub derrière. Les gens reviennent chaque jour pour savoir : « Est-ce qu’il va encore gagner demain ? »
Émilien est-il en train de devenir une figure médiatique, au-delà du jeu ?
Sans doute, oui. On commence à parler de lui partout, en dehors des cercles de fans. Tant mieux pour lui. Il pourrait être reçu les bras ouverts dans d’autres jeux. Il a clairement le profil pour réussir ailleurs, même si on n’est jamais sûr à 100 %.
S’il avait participé à « Questions pour un Champion« , quel aurait été votre pronostic ?
Je ne sais pas, et on ne le saura jamais. Ce n’est pas le même jeu, ce sont d’autres mécaniques, d’autres exigences. Je pense que « Questions » est plus difficile, plus exigeant. Et à mon époque, c’était limité à cinq victoires. Aujourd’hui, c’est ouvert, donc les gains peuvent être énormes. C’est une différence majeure. Mais j’aurais aimé le voir dans l’émission.