Le polyvalent anglais du TO XIII a réussi un énième come-back dont il a le secret. Entre blessures, nouvelle vie et besoin de challenge, il va tenter de confirmer son retour au top, ce dimanche, face aux London Broncos (14 heures), au stade Ernest-Wallon.
« Ici tout est différent », s’exclame Joe Cator en fixant le soleil de plomb qui irradie la pelouse d’Arnauné. On comprend que le troisième ligne, originaire de Hull, fait d’abord référence au climat avant d’ajouter à la liste en souriant : « Le style de vie, la langue et le caractère des gens ». Pas de quoi freiner l’enthousiasme inaltérable de ce guerrier du Yorkshire, venant à Toulouse pour relever un challenge sportif et personnel.« J’arrivais à un âge où j’en avais besoin, je ne vous cache pas que quitter ma ville natale, ma famille et la Super League a été difficile mais ça valait le coup », avoue l’Anglais qui a grandi comme joueur et en tant qu’homme. Loin de chez lui, dans une nouvelle équipe et un autre championnat, le défi paraît important à première vue mais il n’est rien quand on connaît le parcours de Joe. Dès débuts à 17 ans au plus haut niveau, une série de terribles blessures ont morcelé son parcours. « J’avais subi une grosse blessure au dos accompagnée d’une autre à l’ischio, j’étais totalement bloqué et n’avais jamais ressenti de telles douleurs », confie l’auteur d’une quasi-saison blanche auparavant victime d’une rupture du tendon d’Achille.« Je n’ai pu faire que deux matchs avec le TO, j’étais tellement heureux de reprendre et puis mon épaule s’est disloquée… C’était un cauchemar », retrace-t-il en n’ayant jamais cédé à la pression. « Le club et le staff m’ont soutenu, ils savaient qu’en tant que joueur j’avais déjà un certain stress mais ils m’ont permis de garder confiance quand de mon côté je ne me suis pas cherché d’excuses, j’ai bossé pour revenir en forme », lâche cet expert de la résurrection.
Garder le sourire quoi qu’il arrive
« C’est toujours aussi dur mentalement mais chaque blessure me rend plus fort. De toute façon vous avez deux options : soit vous gardez le sourire soit vous sombrez dans la dépression », tranche Joe qui aurait pu connaître pire que la blessure. En effet, il tentait en 2019 le périlleux passage du Hull KR chez l’ennemi héréditaire du Hull FC. « J’étais jeune et j’ai saisi l’occasion, forcément au départ j’ai craint les réactions mais je suis un gars de Hull, je connaissais des fans des deux équipes, heureusement ils se sont montrés compréhensifs », rit l’Anglais qui aura 27 ans ce dimanche. Avec 10 matchs d’enchaînés cette saison Joe Cator a retrouvé la forme, une fois encore, et pour le confirmer il ne lui reste plus qu’à marquer son premier essai. Son cadeau d’anniversaire est donc désigné.