En qualifiant son équipe pour les demi-finales, le manager de l’Aviron bayonnais Grégory Patat, a pris une nouvelle dimension. Il rejoint le cercle des entraîneurs gersois qui ont au moins disputé une demi-finale du championnat de France.
Bayonne en demi-finale face au Stade Toulousain, vendredi 20 juin à Lyon. Près d’un demi-siècle après sa dernière demi-finale (42 ans exactement ; défaite contre Béziers lors de la saison 1982-1983). Et un homme qui se retrouve soudainement porté sur un piédestal. Pas forcément le manager le plus bankable du Top 14. Mais la performance (seul club invaincu à domicile toute la saison et une demi-finale historique) en dit suffisamment long sur les qualités du manager « ciel et blanc ». L’ancien troisième ligne (50 ans), qui a fait toute sa carrière de joueur à Auch, entre ainsi dans le gotha des entraîneurs gersois qui ont participé au moins à une demi-finale du championnat de France.
Jacques Fouroux l’exemple
Le plus célèbre d’entre eux – et le modèle pour ceux qui ont suivi – s’est surtout bâti un palmarès à l’international (une finale de Coupe du monde en 1987 et six Tournois remportés dont deux Grand Chelem en 1981 et 1987) : un certain Jacques Fouroux. Ce palmarès unique ferait presque oublier qu’il a disputé une finale de championnat de France en tant qu’entraîneur principal. C’était en 1993 avec Grenoble et son pack de mammouth qu’il avait façonné. Une finale perdue face à Castres dans des conditions qui font encore parler (essai de Gary Whetton pour le club tarnais non valable comme le démontrera une photo du quotidien L’Équipe).
Grégory Patat se projette déjà sur la demi-finale face au Stade toulousain. Pour le coach de l’Aviron bayonnais, ses joueurs ont tout à gagner face au champion en titre largement favori. pic.twitter.com/tJ6xYzeAMG
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 14, 2025
En suivant, on peut citer un Haut-Pyrénéen : Serge Milhas. Mais après avoir joué dix saisons au FC Auch et en avoir été un des meilleurs ambassadeurs, il n’est pas inconvenant de le naturaliser Gersois. L’ancien demi de mêlée a été deux fois finaliste. Une première fois avec Colomiers en 2000 (défaite en finale face au Stade Français) et une deuxième fois en 2014 avec Castres (défaite face à Toulon). En 2000, Serge Milhas était accompagné d’un autre Gersois, Jean-Philippe Cariat.

C’est justement en 2000 qu’un duel fratricide eut lieu à Agen. Le Colomiers de Serge Milhas élimina en demi-finale la Section Paloise entraînée par Jacques Brunel, ami et entraîneur de Serge Milhas quelques années plus tôt au FCA, aujourd’hui RCA. Un an auparavant, Jacques Brunel était le manager de Colomiers avec qui il disputa et perdit la finale de la Coupe d’Europe. Le coup fut dur à encaisser pour l’ancien sélectionneur de l’équipe de France. Mais neuf ans plus tard, en 2009, il toucha le Graal avec l’Usap en décrochant le titre de champion de France face à Clermont (22-13) qui prit sa revanche l’année suivante en finale (19-6).
La suite de la saga gersoise s’écrit en 2022 avec Pierre-Henry Broncan alors manager de Castres. Le CO finit premier de la phase régulière, élimine en demi-finale à Nice, le Stade Toulousain dont il fut auparavant l’entraîneur de la défense. En finale, il échoue face à Montpellier (10-29).
Bru entre Toulouse et Bordeaux
Enfin, il sera également à Lyon sous les couleurs de l’Union Bordeaux-Bègles : Yannick Bru né à Auch et originaire de Masseube. S’il vient d’ajouter un titre de champion d’Europe à son palmarès après une finale de Top 14 perdue la saison dernière, c’est avec le Stade Toulousain en club qu’il brilla auparavant en tant qu’adjoint de Guy Novès avec trois titres de champion de France (2008, 2011, 2012) et une victoire en Coupe d’Europe (2010).
Et maintenant Grégory Patat, coéquipier de… Serge Milhas au FCA sous les ordres de… Jacques Brunel. À jamais le premier à ramener l’Aviron Bayonnais en demi-finale. Lors de son arrivée au Pays basque, on devinait l’histoire d’amour quand il nous confiait : « C’est un club de proximité avec une grosse ferveur. J’aime cette proximité avec les gens, j’aime partager, je n’aime pas les clivages. Il ne faut pas oublier que c’est un métier certes à pression, mais qui n’a pas la pression aujourd’hui dans son propre métier ? J’aime l’émotion que dégage ce club. Il y a une passion et une effervescence extraordinaires. Nous quand on est acteur, on veut performer pour gagner mais on veut aussi partager des émotions avec cet environnement. » Attention messieurs les Toulousains, « Patat » chaude !