La police l’a trouvé en pleine crise, couvert de sang, dans la cave de sa résidence de Toulouse. Hassane croyait qu’on lui tirait dessus… au rayon laser. Ce mardi, il voulait sortir de prison.
Il y avait de quoi s’interroger. Lorsqu’Hassane, 46 ans, a été interpellé le 9 mai 2025, à Toulouse, il était en pleine crise de parano. Couvert de sang dans la cave de sa résidence, il avait arraché les câbles de la vidéosurveillance, soupçonnant tout à la fois son épouse de le tromper et son immeuble d’abriter un réseau de prostitution.
Ajoutez à cela la saisie de produits stupéfiants (résine de cannabis et cocaïne), d’un revolver et de munitions, un casier long comme un aller-retour dominical en Andorre via la RN20, la justice n’a pris aucun risque : en attendant qu’il soit jugé, il a été placé en détention provisoire.
« Il a craqué, pété un plomb ! »
La date du procès est fixée début juillet et Hassane souhaite sortir de prison. Pour entrer le plus vite possible en hospitalisation d’office. « Sa vie jusque-là, c’était de la délinquance choisie », tente de résumer son avocat Me Alexandre Parra-Bruguière.

La dernière condamnation à 7 ans de prison en 2019 pour violences aggravées, importation de stups et séquestration inquiète.
« Mais le soir qui nous intéresse, il a craqué, pété un plomb, il croyait que des gens lui tiraient dessus avec des rayons laser verts ! C’est un peu différent que de prendre une arme pour aller braquer des dealers et leur piquer du pognon », résume l’avocat.
L’expertise ADN a confirmé depuis que le sang était le sien et exclusivement le sien. « Il a des soucis d’ordre psychotique, des bouffées délirantes. À Seysses, il ne peut pas être soigné ». L’avocat se tourne vers son client dans le box, qui écarte les bras en signe d’approbation et d’impuissance.
13 mentions au casier
13 mentions au casier, « risque de réitération », brandit la procureure. Discernement altéré estime l’expert psy. Hassane n’est pas complètement responsable de ses actes. « Juger, c’est prendre des risques. Ne vous retranchez pas derrière le principe de précaution. La prison ne fait qu’aggraver son cas », exhorte Me Parra-Bruguière.
Le tribunal a finalement opté pour une remise en liberté sous contrôle judiciaire, sous réserve que le quadra se fasse hospitaliser et en justifie deux fois par semaine. Assorti d’une interdiction de paraître à la fameuse résidence jusqu’au procès, et de détenir une arme. Y compris en cas d’attaque de rayons laser.