Les enquêteurs de la police nationale ont interpellé huit individus impliqués dans des vols et du trafic de drogue. Cinq d’entre eux volaient des motos avant de les expédier vers Saint-Martin, leur île d’origine
Une affaire qui marche. Et qui ne s’arrête plus. Les enquêteurs de la division de la criminalité territoriale viennent d’interpeller huit personnes. Leur point commun, outre des activités supposées illégales, leurs origines : l’île de Saint-Martin, dans les Antilles.
Une enquête qui commence par un flagrant délit, en février 2024. L’habitant d’une résidence des Minimes a été sorti de son lit par une alarme. Il s’est retrouvé face à plusieurs individus qui tentaient de lui dérober sa moto. Des membres de la brigade anticriminalité ont alors interpellé cinq suspects. Mis en examen, ils ont été placés en détention.
Cette organisation structurée a intrigué les policiers du « groupe auto ». Ils ont continué à s’intéresser discrètement à cette équipe à tiroirs. Les investigations ont montré que des motos continuaient à être volées à Toulouse et son agglomération. Ces deux-roues disparaissaient ensuite de la circulation.
Volées à Toulouse, embarquées au Havre
Sous commissions rogatoires, les enquêteurs ont fini par découvrir que les engins dérobés quittaient l’Occitanie direction Bordeaux puis Le Havre et son port. « Les motos étaient stockées, puis placées dans des containers et, embarquées sur des cargos, elles traversaient l’Atlantique », résume un policier. « À Saint-Martin, on doit rouler sur des engins toulousains », sourit un policier. Même s’il est probable que des engins ont été volés loin de la Ville rose. D’ailleurs, une affaire bordelaise a complété le travail des policiers toulousains.
Mardi, lors des interpellations, les enquêteurs ont découvert une moto-cross, volée et maquillée, mais également plus de 10 000 euros. Sur les quatre suspects interpellés, dont les empreintes ou les ADN ont été identifiés sur différents vols, ou repérés sur des images de vidéosurveillance, un seul garçon a été mis hors de cause. Les trois autres, âgés de 20 et 22 ans, ont été présentés à la juge d’instruction pour être mis en examen.
L’un d’eux a même fait l’objet de surveillance lors d’un retour sur l’île de son enfance. Depuis un an, les policiers de la brigade des atteintes aux biens estiment qu’au moins une dizaine de motos a été volée et expédiées vers les Antilles. Poursuivis pour « vol en bande organisée », les suspects, peu bavards, doivent désormais s’expliquer avec la juge d’instruction.
Et aussi un trafic de stups
Une des individus impliqués dans l’affaire des motos intéressait également les enquêteurs des stups du service local de police judiciaire de la division Rive droite. Lors de la vague d’arrestations mardi, environ 150 g de cocaïne et la même quantité de cannabis ont été découverts. Plus 1 000 euros d’argent liquide. Ce dossier est mené en parallèle avec trois autres individus soupçonnés de vendre leurs stupéfiants dans le secteur d’Empalot, à Toulouse. Un quartier où le contrôle du business de la drogue a entraîné des règlements de comptes sanglants ces derniers mois.