« Ce n’est pas rien de contenter tout le monde »… des street-artistes métamorphosent le chantier de la ligne C du métro en galerie à ciel ouvert lors de l’acte II du festival Paliss’Art

Nikko K.K.O est heureux. Cet organisateur de l’exposition Paliss’Art, place Refuzniks, quartier de Saint-Aubin à Toulouse, aime voir les palissades éclatées de couleurs, de traits, de formes… La seconde partie de cet évènement de street art démarré en mars se met en place. « La première session a eu un beau succès, estime-t-il. Elle a su faire l’unanimité des artistes, des riverains et des commerçants. Ce n’est pas rien de contenter tout le monde. Cette fois, outre des graffeurs, nous accueillons aussi des lettreurs, des plasticiens, des tatoueurs tels que Rom Cool et des illustrateurs, autant de street artistes venus d’un peu partout d’Occitanie. Un beau palmarès qui, ce jeudi, fait son vernissage. »

Orchestrée par Tisséo, les associations de commerçants de Saint-Aubin et Colombette, et soutenue par la Mairie de Toulouse, cette opération artistique n’était pas gagnée au départ. « Ce fut à la fois un défi et un test », estime Jean-Christophe Babinet, président de l’association des commerçants de Saint-Aubin. La place Refuzniks accueillait l’énorme chantier du puits d’aération de la ligne C entre les stations François Verdier et Matabiau, laissant présager beaucoup de désagréments pour le quartier.

Tisséo et les associations ont donc eu l’idée de l’évènement Paliss’Art à ciel ouvert, qui donnait l’opportunité à des artistes de street art de faire mieux connaître leur travail, en évitant ainsi la mauvaise humeur de chacun. L’initiative a séduit au-delà de nos espérances. Ce succès pourrait, pourquoi pas, inspirer d’autres projets sur de grands chantiers.

Trente œuvres, trente artistes, deux écoles

Un parcours urbain sur le thème « Horizons et perspectives » qui, durant trente mois, transforme le quartier Saint-Aubin en un immense centre de street art autour de trente créations, trente artistes et deux écoles du quartier (la maternelle Michelet et l’école privée Saint-Aubin). Une présentation où chacun peut poser des questions aux street artistes, donner son avis, découvrir leur travail, vivre le quotidien en live de ces artistes habituellement installés au bord du périphérique ou simplement se laisser porter par ces vastes panneaux d’où émergent des réalisations inattendues.

En déambulant autour de la place, on s’étonne, s’enthousiasme pour ces dessins à la bombe : Alain Puech, peintre illustrateur, Marie et Clément, duo de peintres de Montauban, Plume, spécialisée en graffiti lettrage, Wezy, graffeur, Rom Coll K, Ozak, TER, Julia Forma, Reso, Pheno, etc. Autant de dessins qui, à partir de ce jeudi, sont mis en vente, suivis dans les prochains mois d’une vente aux enchères chez Marc Labarbe.