Entre tramways prioritaires, cyclistes, piétons et automobilistes impatients, gérer un carrefour à feux à Toulouse peut vite tourner au casse-tête. La Métropole planche sur des solutions intelligentes, mais les contraintes sont nombreuses, notamment sur des secteurs sensibles comme les Arènes ou le Palais de Justice.
Un automobiliste qui grille un feu rouge après avoir attendu trop longtemps : c’est le genre de comportement que la Ville de Toulouse aimerait éviter. Et c’est là qu’un système intelligent comme celui développé par Wisp pourrait faire la différence.
« On nous a effectivement fait remonter ce problème », explique un porte-parole de la société. « Mais les carrefours avec tramways demandent des réglages particuliers, car les enjeux de sécurité sont très élevés. »
Aux Arènes, le « vert » le plus court de Toulouse
Prenons le carrefour des Arènes, bien connu des Toulousains. Ici, comme sur d’autres carrefours avec passage de tram, le tramway est prioritaire. Résultat, les feux verts pour les autres véhicules sont très courts. Pour tourner à gauche en direction de la clinique Pasteur, il ne dure que 8 secondes.

« À l’époque, il y avait moins de circulation tournante, notamment à gauche. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », précise Pierre-Emmanuel Ribot, chef de service à la Métropole. « C’est pour ça qu’on réfléchit à reconfigurer entièrement le carrefour, dans le cadre du développement du Réseau Express Vélo. »
La reconfiguration du carrefour des Arènes est dans les tuyaux
Mais cela suppose des aménagements importants, ajoute le directeur : achat de terrains autour du carrefour, modification de la voirie, tests de circulation pour mieux intégrer piétons et cyclistes. « Rien ne se fera avant que les travaux cyclables ne soient terminés dans le secteur ».Concernant le calendrier, la prudence est de mise. Le chantier de la rue de Saint-Simon, par exemple, ne va actuellement que jusqu’au carrefour du 14 Juillet. « Les modifications aux Arènes viendront après. Mais pour l’instant, on ne peut pas donner de date précise », indique Pierre-Emmanuel Ribot.
Palais de Justice : le casse-tête des cycles longs
Autre carrefour sensible, Palais de Justice. Ici aussi, le tram impose des contraintes, et la gestion des flux est délicate.
« Le carrefour gère un très fort trafic. La bonne nouvelle, c’est que la réglementation a évolué il y a un peu plus d’un an, et permet désormais d’étendre les cycles de feux jusqu’à 240 secondes. »
Mais même avec cette nouvelle marge de manœuvre, tout ne peut pas être modifié du jour au lendemain. « Il faut prévoir, simuler, tester — et surtout que tout le monde travaille main dans la main : Métropole, services techniques, police du trafic, urbanisme ».