Affiche inédite entre le tenant du titre Toulouse et la surprise Bayonne, cette demi-finale paraît déséquilibrée. Mais quelques éléments ont semé le doute ces dernières semaines. Explications.
À l’aube d’une demi-finale inédite et qu’on aurait inexorablement qualifié de déséquilibrée il y a quelques mois, voilà que le géant toulousain a du mal à rallier tous les suffrages derrière son nom. Mais d’où vient cette hésitation à l’encontre du tenant du titre qui s’est forgé un palmarès à nul autre pareil (quatre Brennus et deux Coupes d’Europe) depuis son retour en haut de l’affiche en 2019 ?L’ombre d’un doute ? Mais pourquoi ? Rassemblons ici quelques éléments. L’élimination en demi-finale de Coupe d’Europe face à Bordeaux-Bègles et cette impression que le Stade aurait pu mieux faire. Quelques blessés de taille (Dupont, Mauvaka, Capuozzo) au moment d’aborder cette échéance. Et une fin de saison marquée par des défaites (Racing et Perpignan) et des matchs pas très aboutis. Pour autant de rencontres sans enjeu.
Une analyse excessive ?
Mais mon tout n’a-t-il pas été interprété de manière excessive ? Le Stade monte souvent tellement haut que quand il baisse d’un cran sa qualité de jeu, les critiques naissent. Avant cette demi-finale, il conviendrait donc de réaliser une lecture plus équilibrée de la fin de saison des hommes d’Ugo Mola. Et se dire que le club rouge-et-noir fut souvent à l’heure des grands rendez-vous.Car tout le paradoxe de cette équivoque tient dans le fait qu’on parle tout de même du Stade Toulousain, double champion de France en titre. Une équipe qui a terminé première de la phase régulière avec douze points d’avance sur le deuxième Bordeaux-Bègles. Une équipe qui a encore fait exploser les compteurs cette saison en devenant celle qui a inscrit le plus de points et d’essais en phase régulière. Pour se faire une petite idée du potentiel déséquilibre de ce soir, son adversaire en a inscrit 46 de moins, soit quasiment deux essais de moins par match.
L’ombre d’un doute ? Pour certains, la question est : Toulouse a-t-il encore faim ? Nous imaginons aisément que oui. Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement alors qu’on louait l’esprit de compétiteur de ce groupe lors de ses derniers sacres. De plus, elle possède de nouveau dans ses rangs – ce qui n’était pas le cas à Bordeaux en demi-finale de Coupe d’Europe – son patron en la personne de Thomas Ramos. Ce dernier n’est plus seulement un buteur, il est devenu au fil des saisons le moteur de l’équipe.
Alors, Toulouse va-t-il se retrouver et rouler sur son adversaire ? Ou l’euphorie bayonnnaise va-t-elle contrarier les plans des champions de France, au point de les faire douter au fil du match et les faire déjouer ? Grégory Patat, le manager bayonnais n’a pas voulu enfiler le costume du petit poucet. C’est du 50-50 a-t-il bravement lancé en conférence de presse d’avant-match hier à Lyon. Ugo Mola n’a pas donné de chiffre mais sait que la performance de son équipe constituera le baromètre le plus important : « Depuis un mois et demi, j’entends et j’écoute ce qu’il se dit. Évidemment, on n’a pas eu le meilleur du Stade Toulousain. Évidemment, on n’a pas eu le petit brin de panache qui fait la différence. Est-ce qu’on serait capable de vous le donner demain soir (NDLR : ce soir) ? On va déjà essayer de régler les petits comptes qu’on a avec nous-mêmes avant de parler de nos adversaires, ou d’autres choses. »