Une fausse alerte de violence conjugale déclenche l’intervention de la BAC à Colomiers. Derrière ce signalement alarmant, les policiers découvrent un cas de swatting, un phénomène inquiétant en pleine recrudescence.
Les agents de la brigade anticriminalité avancent discrètement en colonne. Leur mission est périlleuse : un homme aurait roué de coups son épouse, avant de l’attaquer avec une arme. Mais après une interpellation musclée, les forces de l’ordre découvrent un tout autre scénario : un canular.
Tout commence ce jeudi soir, vers 19 h 00. Les policiers toulousains sont contactés par téléphone. Un individu, la voix affolée, affirme qu’une femme est en danger de mort, menacée avec un couteau. Le plaignant dit entendre des cris violents dans un appartement situé à Colomiers, dans l’Ouest toulousain.
Une interpellation musclée
Pour éviter un drame, les forces de l’ordre s’organisent rapidement. La BAC est requise. Elle forme une colonne, à l’image de leurs collègues du Raid, et s’introduit dans l’immeuble. En traversant les couloirs, les policiers croisent la route de voisins, inquiets en observant ce déploiement. Selon les voisins, une dispute avait bien éclaté plus tôt, mais sans gravité apparente.
À cette heure-ci, l’appartement visé semble calme. Les fonctionnaires ne captent aucun bruit. Sont-ils venus trop tard ? Pour lever le doute, la police n’a pas le choix : il faut entrer. L’un des agents frappe à la porte. Un homme lui ouvre. Il semble surpris. Le pensant armé, comme l’annonçait le lanceur d’alerte, l’unité ne lui laisse aucune chance. L’intervention est musclée et très rapide : le mis en cause est finalement menotté.
Une opération déclenchée par un faux signalement
Surprise quelques minutes plus tard : l’habitant interpellé, en réalité innocent, n’était impliqué dans aucun acte de violence. Le scénario esquissé au téléphone ne correspond en rien à la réalité. Les policiers comprennent qu’ils sont une nouvelle fois victimes de swatting, un phénomène venu tout droit des États-Unis qui se multiplie en France. Certains internautes alertent les autorités pour les envoyer chez des particuliers, par vengeance ou pour se divertir. Beaucoup de moyens sont alors déployés, avec parfois des dégâts matériels ou psychologiques.
Une enquête est désormais en cours pour identifier l’auteur de ce canular, une tâche souvent complexe pour les autorités. En France, plus de 420 cas de swatting ont été recensés au premier semestre 2024, visant surtout des établissements scolaires, des influenceurs et des institutions publiques. Environ 40 % des auteurs identifiés sont mineurs, souvent influencés par des défis sur les réseaux sociaux.57 interpellations ont été effectuées, et le gouvernement a renforcé la vigilance face à cette menace croissante. Le Columérain victime de cette mauvaise blague pourrait déposer plainte.