Le conseil municipal de Toulouse s’est ouvert ce vendredi 20 juin dans une ambiance à la fois solennelle et tendue. Dans la prestigieuse salle des Illustres, le dispositif de sécurité est largement renforcé, en réponse aux incidents survenus lors de la séance de mars dernier.
Le conseil municipal de Toulouse s’est ouvert dans la Salle des Illustres du Capitole, ce vendredi 20 juin 2025, à 9 h 30. Dans une ambiance de tension, avec un contre conseil municipal, mené notamment par les acteurs de la culture pour protester contre la baisse des subventions. Cette manifestation a lieu juste à l’extérieur du Capitole, au Square de Gaulle.

Pas question de revivre les débordements du mois de mars, où des manifestants avaient réussi à s’introduire dans l’hémicycle. Certains avaient même grimpé sur les tables et lancé des fumigènes en pleine séance, forçant une interruption.
Cette fois, les mesures de contrôle étaient visibles dès l’entrée, ce vendredi 20 juin à 9 h 30. Des badges ont été remis aux journalistes accrédités, afin de filtrer les intrusions de « faux » professionnels, comme cela avait été le cas en mars. Le public, lui, a été relégué plusieurs mètres en retrait, derrière un périmètre de sécurité, sous la surveillance de plusieurs agents.
Une ouverture sur fond d’émotion et d’amitié politique
Malgré cette tension ambiante, le maire Jean-Luc Moudenc a tenu à marquer le début de séance par un moment de recueillement. Une minute de silence a été observée à la mémoire de Robert Gély, ancien conseiller municipal, décédé le 11 juin dernier. Il avait siégé pendant 31 ans, un record de fidélité salué avec respect.

Puis, dans un registre plus personnel, le maire a adressé un message d’amitié à son adjoint et ami, Jean-Michel Lattes, dont l’anniversaire tombait la veille, le 19 juin. Pour l’occasion, Jean-Luc Moudenc a cité un passage du célèbre poème « If » de Rudyard Kipling, soulignant les valeurs de ténacité, d’endurance et de dignité face à l’adversité :
« Si tu peux entendre les paroles que tu as prononcées,Travesties par des gueux pour tromper des sots,Et voir détruire l’ouvrage de ta vie,Et sans dire un mot, te remettre à rebâtir… »
Un extrait qui résonne d’autant plus fort, après la relaxe du tribunal prononcée à l’encontre de Jean-Michel Lattes, dans l’affaire de favoritisme à Tisséo, à moins de neuf mois des élections municipales de mars 2026, dans un contexte politique local de plus en plus scruté.

Un conseil sous haute tension politique
Ce climat particulier donne le ton d’une fin de mandat sous pression. À l’approche des élections, les débats s’annoncent plus vifs.

Ces derniers jours, une plainte pour diffamation a été déposée par le maire Jean-Luc Moudenc contre le député LFI François Piquemal. Le député est d’ailleurs présent dans le public du conseil municipal, ce vendredi. Il va notamment aller rencontrer les acteurs du contre-conseil municipal, explique-t-il à « La Dépêche ».
Dans les jours qui ont précédé également ce conseil municipal, une plainte d’Anticor a été déposée contre le maire Jean-Luc Moudenc, concernant des faits présumés de détournements de fonds publics, liés à la campagne municipale de 2020.