L’Argentin trépigne d’impatience. Après deux semaines de préparation, Juan-Cruz Mallia et ses coéquipiers vont enfin retrouver le terrain pour les demi-finales de Top 14. Une rencontre qu’il aborde avec une certaine confiance, persuadé que le stage en Espagne a beaucoup resserré ce groupe.
Quel est l’état d’esprit de l’équipe en cette semaine décisive ?
À chaque poste, avec la concurrence qu’on a, tout le monde a quelque chose à gagner, et a la possibilité de jouer une demie. Les entraînements ont été très durs, très tendus, mais on privilégie toujours la force de l’équipe. Je sens qu’avec la semaine qu’on a eue en Espagne, on s’est beaucoup resserré et on croit beaucoup en nous.

Avez-vous le sentiment d’appréhender ces phases finales avec moins de sérénité que les saisons précédentes ?
(Il réfléchit) Non franchement pas du tout. Cette saison c’est la première fois qu’on se qualifie quatre journées avant la fin du Top 14. C’est un peu étonnant que les gens pensent qu’on a des doutes… Si on se qualifie alors qu’il reste encore quatre matchs, ça veut dire qu’on a très bien bossé pendant toute la saison. Donc quand tu te qualifies et que tu assures la première place, c’est un peu normal de baisser un peu l’intensité au niveau mental. Tu ne peux pas être au top sur toute la saison. Notre premier objectif c’était de se qualifier en demie mais je pense que c’est aussi à cause de ça que le dernier mois (il se coupe)… On a gagné deux matchs et on en a perdu deux. Je pense qu’on a juste levé le pied inconsciemment sachant qu’on était déjà qualifié et premier. Mais avec la semaine qu’on a eue en Espagne, le groupe s’est vraiment resserré. On a une grande confiance en nous, on se concentre sur nous.
Vous avez eu beaucoup de joueurs importants qui se sont blessés, notamment sur cette fin de saison. Est-ce que ces derniers (Dupont, Mauvaka, Capuozzo, etc) restent proches du groupe dans ces moments décisifs ?
Alors, les joueurs blessés n’étaient pas en Espagne car on a voyagé pour s’entraîner, pas pour s’amuser. Mais on les voit tous les jours au stade car ils font leur rééducation là-bas. Du coup, dès qu’on va aux entraînements, ils sont là. On les sent proches, impliqués et je suis sûr qu’ils ont à cœur de nous encourager et ils seront avec nous à Lyon.
Votre adversaire n’a pas goûté aux phases finales depuis 43 ans. Pensez-vous que la différence d’expérience de ces grands rendez-vous peut faire la différence ?
Ce sera forcément un match différent. Il faut avoir en tête que cela n’a rien à voir avec les autres matchs de l’année. Peu importe si tu as l’habitude ou pas, si tu as déjà joué une demie ou pas… Ça peut se jouer sur un contre ce genre de rencontre. Ils vont venir avec beaucoup d’énergie. Le fait de ne pas y avoir goûté depuis plus de 40 ans, ça va être un « combustible » pour eux. Et ça l’est pour nous aussi parce qu’on s’attend à une équipe qui va venir cogner fort car ils voudront continuer leur belle histoire.
Vous allez affronter un gros contingent d’Argentins qui évoluent à Bayonne (Bosch, Carreras, Paulos, Bruni)… Vous pouvez nous parler de ces joueurs que vous connaissez ?
Oui bien sûr, ce sont des joueurs avec qui j’ai joué avec l’équipe d‘Argentine. De très gros joueurs et surtout ils sont très physiques. À l’image de cette équipe de Bayonne. Avec le ballon en main, ils sont durs à plaquer, ils sont costauds, ils sont méchants… Et dans les rucks aussi. Il faudra faire très attention à ces quatre joueurs qui sont à l’image de Bayonne. Et en plus, ils portent les mêmes couleurs que le maillot argentin. Ils se sentent comme à la maison (rires).
Vous vous êtes envoyé quelques messages cette semaine ?
Non, on ne parle jamais avec des mecs contre qui on va jouer pendant la semaine. Et après le match, on verra, ça dépendra du résultat (rires). Non je plaisante, bien sûr on va discuter après le match, c’est cool de voir d’autres Argentins et de les jouer dans les matchs. Pour moi c’est incroyable donc on va en profiter et après la rencontre, on partagera un bon moment.
Et Bayonne et le Pays Basque, vous connaissez ?
Oui je suis allé au Pays Basque mais pas à Bayonne. Enfin je connais le stade mais je ne connais pas la ville. Par contre le Pays Basque c’est magnifique, j’adore.