TFC : « Le moteur de tout ce que nous faisions à Toulouse »… Ce que change la perte de Zelus, la société de data actrice majeure des succès du club ces dernières années

En pleine restructuration depuis le départ de Damien Comolli le 28 mai, le TFC a réussi à retenir son directeur du recrutement, Viktor Bezhani. Courtisé par la Juventus Turin, l’Albanais a vu ses fonctions élargies au sein du club toulousain, étant promu mercredi 18 juin au poste de directeur sportif. Mais l’architecte du mercato estival toulousain ne pourra pas s’appuyer sur Zelus Analytics, la société d’analyse de données sportives, qui, rachetée par TeamWorks en août dernier, s’est récemment désengagée du club.

Peu souvent cité, Zelus a pourtant été le moteur de l’innovant projet toulousain basé sur la data, que ce soit au niveau du recrutement des joueurs ou de la rationalisation et de la réduction des coûts à l’échelle du club entier. Financée par RedBird, la société américaine avait été mise à disposition presque exclusive du TFC (elle intervenait également sur le club néerlandais de l’AZ Alkmaar), devenu sous le mandat de Damien Comolli l’un des clubs pionniers dans l’utilisation massive de la data. « À Toulouse, nous fonctionnions à environ 80 % d’efficacité avec les données » explique Luke Bornn, co-fondateur de Zelus et qui a géré le projet toulousain, dans le podcast Traing Ground Guru. « L’analyse de données était le moteur de tout ce que nous faisions. Si je devais résumer, c’était vraiment se concentrer sur les meilleures pratiques dans l’usage des données pour prendre des décisions concernant la gestion de l’effectif, la composition du groupe, et un peu le style de jeu. Et dans tous les autres domaines de l’organisation, il s’agissait simplement de s’assurer que nous suivions les meilleures pratiques et que nous exécutions les choses de la manière la plus allégée possible. »

Sur le plan sportif, derrière chaque Branco van den Boomen, Zakaria Aboukhlal ou Gabriel Suazo recruté ces dernières années, il y a Zelus… et Damien Comolli, mis en avant par Luke Bornn comme le chef d’orchestre de cette machine statistique. « Damien occupait les fonctions de président et de directeur sportif, il recrutait les analystes, s’occupait de ce genre de choses, et mettait en place des processus et des systèmes pour que tout le monde reste aligné et avance dans la même direction. Nous avons eu beaucoup de chance de l’avoir sur place à Toulouse […] La façon dont je le vois, c’est que Damien gérait vraiment tout au quotidien, ce qui nous permettait de ne pas avoir à nous soucier des détails opérationnels. »

Désormais sans Damien Comolli, ni Zelus, son bras armé sur le marché des transferts, le TFC est face au défi de se repenser. Dans l’interview qu’il nous a accordée le 5 juin, Neil Chugani, président du club par interim, a annoncé vouloir poursuivre une stratégie estampillée data. Parmi les têtes pensantes toujours présentes, Julien Demeaux, responsable data et membre du comité stratégique, ainsi que Viktor Bezhani, sont spécialisés dans cette méthodologie. Mais à quelle ampleur sera-t-elle désormais employée ? Avec des moyens aussi grands que ceux qu’étaient capables de fournir Zelus ? Pour l’instant, ni le club ni son actionnaire américain ne le laissent filtrer.