Canicule, sons métissés et talents émergents : Toulouse a vibré samedi pour une Fête de la musique survoltée. Du violoncelle pop aux beats latinos, la ville s’est transformée en scène géante à ciel ouvert. Ambiance torride tant côté météo que musique. Déambulation.
Lilah, 23 ans, y participait pour la première fois. « Je joue du violoncelle et j’écris des chansons pop. Malgré un peu de trac, je suis heureuse de me lancer après la sortie de mon premier album », raconte la jeune artiste. Une plongée dans le grand bain musical sous les applaudissements des passants.
Boulevard de Strasbourg, Baptiste de l’association Inconel Music s’affaire autour de ses platines : « On joue chaque année pour cette soirée. C’est un moyen d’affirmer notre attachement à la musique et à notre liberté, surtout avec les coupes budgétaires qui touchent les associations. »
« Un vrai succès de quartier » à Victor-Hugo
Place Victor Hugo, le DJ Yabe fait monter la température aux platines pour le compte de La Callicita, une autre association locale. « Plusieurs restaurants participent. L’événement est devenu un vrai succès de quartier », sourit Élise du restaurant Barbaque.
Non loin de là, le Caribe Café aligne huit DJs pour un marathon latino. « Chaque année on est là, c’est notre tradition. Et avec 38 °C cette fois, on n’oubliera pas cette édition », promet Thiago, le gérant.
À Saint-Aubin, les guitares saturent les enceintes. Magali, fidèle au poste, ne s’en lasse pas : « Mon compagnon est fan de metal. Même à 37 °C, on ne raterait ça pour rien au monde. » Dans une autre rue, Nicolas, 18 ans, découvre une voix soul « digne de Sade » rue Riquet. « C’est ça qu’on adore : tomber par hasard sur des pépites. »
« La voix bluffante » du chanteur des Passengers
Rue Baronie, au Gogo Flamingo, le DJ BE-ON anime la terrasse : « C’est ma première Fête de la musique. Je suis trop heureux. La musique rassemble tout le monde. » Son binôme Mateo gère lumières et ambiance comme un pro.
Place Salengro, un couple de quadragénaires salue « la voix bluffante » du chanteur des Passengers, tandis qu’aux Carmes, la fanfare des Beaux-Arts réveille les trottoirs avec cuivres et bonne humeur. Sur les Ramblas, les percussions africaines répondent à la techno diffusée quelques rues plus loin.
En quelques heures, la Ville rose est devenue un immense orchestre populaire, sous une chaleur assommante mais portée par l’enthousiasme collectif. Une fête vivante, éclectique, gratuite. Comme chaque 21 juin, la musique a rassemblé Toulouse.