10 ans de fermeture, 10 mois de travaux et une journée de fête, ce dimanche, pour célébrer le retour du train à Luchon. Ce lundi matin (23 juin), la ligne Montréjeau-Luchon est de nouveau opérationnelle.
« Promesse tenue » lance Carole Delga à la tribune. Tout sourire, la présidente de Région disait sa fierté et celle de tout le Comminges – ce territoire du sud de la Haute-Garonne – en rappelant les obstacles qu’il a fallu parcourir pour y arriver. « C’est la démonstration qu’il n’y a pas de fatalité, nous les avons tous surmontés ». Le député Joël Aviragnet est associé à ce succès, puisque c’est lui qui a préparé la « modification de la loi l’orientation des mobilités permettant à la Région de devenir propriétaire gestionnaire de la ligne ».
De quoi, peut-être, donner des idées à d’autres territoires en France : Carole Delga en fait le pari en lançant la mobilisation « Sauvons nos lignes ferroviaires« .
Forte participation
La présidente espérait une grande fête populaire pour ce retour du service public ferroviaire, interrompu pendant dix ans, elle a été servie. Les Commigeois ont eu besoin de deux trains pour « monter » à Luchon (près de 2000 passagers).
Dans les gares, beaucoup de public était également présent dès Gourdan-Polignan, puis dans chacune des trois haltes de Loures-Barousse, Saléchan/Siradan ou Marignac/Sain-Béat. Les uns prenaient le train en marche, d’autres voulaient simplement assister à cette première, et tous avaient envie de fêter l’événement autour des animations proposées – dégustations, chants, musique…
Enfin à Luchon les voyageurs découvraient que des milliers de personnes attendaient ce premier train sur le quai, sur le parvis de la gare et jusqu’au centre-ville sur les allées d’Etigny.
Trains à hydrogène dans 18 mois
Ce lundi 23 juin au matin, c’est donc reparti sur un rythme soutenu de 6 allers-retours journaliers et des tarifs au plus bas (1 € pour les salariés, gratuit pour les 12-26 ans).
Les trains roulent pour l’heure au bio carburant et à l’électrique, mais le projet de trains à hydrogène est toujours dans les tuyaux : Rendez-vous est donné « dans 18 mois » pour les tests du train à hydrogène – une autre fierté occitane, puisqu’il est fabriqué à Tarbes.
Et le Paris-Luchon de Nuit, on en parle ? Pas encore, mais « on » y travaille.
Échange avec les agriculteurs

Quelques agriculteurs des vallées du Luchonnais se sont regroupés dès ce dimanche matin. Ils souhaitaient manifester leur soutien à leurs amis de Boutx, touchés par les prédations de l’ours.Répondant à leur demande, Carole Delga est allée à leur rencontre.
Nous souhaitons que vous puissiez faire remonter nos demandes à l’État. Nous, l’ours, on ne l’a pas voulu. Aujourd’hui, il faut des bergers, des patous et tout cela coûte cher » explique Frédéric Artigue, de Boutx.
« Je connais les difficultés que vous subissez, répond Carole Delga. Je suis originaire du Comminges et ma mère était agricultrice. La région subventionne les agriculteurs – je tiens les chiffres à votre disposition. Cependant, il faut effectivement noter que les prédations augmentent, que ce soit concernant l’ours, le loup ou le vautour. Il va falloir que les régions se positionnent pour demander à l’État de protéger l’ensemble de nos massifs ».