Toulouse investit 4 millions d’euros dans la future Cité de la natation des Dauphins du TOEC, qui doit être construite sur l’île du Ramier à horizon 2027. Si le projet est salué, des élus alertent sur les piscines municipales en « crise » et réclament des garanties d’accès pour les habitants.
Le conseil municipal de Toulouse a adopté vendredi 21 juin une délibération concernant le financement de la future Cité de la natation, portée par le club des Dauphins du TOEC. Un projet de grande envergure, salué sur le fond mais questionné sur ses modalités.

Hélène Cabanes, pour le groupe écologiste, a annoncé un vote favorable mais non sans réserve : « C’est une chance pour Toulouse d’avoir un club comme le TOEC, qui forme des champions. Ce projet répond à des besoins identifiés, notamment pour les compétitions et l’entraînement des nageurs professionnels », a-t-elle déclaré.
Mais elle a vivement rappelé que ce nouvel équipement ne doit pas faire oublier la situation critique des piscines municipales : manque de créneaux pour les écoles, fermetures répétées (Nakache, Papus, Alex Jany), retards dans les travaux (Chapou, Yvonne-Godard à Pech-David) et promesses non tenues.

« Rien dans cette délibération ne prouve que des créneaux seront libérés pour les Toulousains. Nous voulons savoir à quelle hauteur et quand », a-t-elle insisté.
Pas de « contrat de réciprocité » entre la Ville et les Dauphins
Le groupe Archipel Citoyen – LFI, par la voix de Maxime Le Texier, a salué l’action des Dauphins du TOEC mais regretté l’absence de « contrat de réciprocité » entre la Ville et le club. « On donne près de 8 millions d’euros d’argent public à une structure privée, sans garanties formelles sur l’accès pour les habitants », a-t-il souligné, appelant à un encadrement plus clair de l’investissement public dans des projets privés.

Sacha Briand, adjoint aux finances, a défendu le projet et précisé que l’intervention directe de la Ville et de la Métropole se limite à 4 millions d’euros. Le reste étant pris en charge par d’autres partenaires publics.
Il a assuré que « la quasi-totalité des créneaux actuellement utilisés par le TOEC dans les piscines municipales seraient libérés » une fois le nouveau complexe opérationnel. Concernant les retards de certains chantiers, comme Chapou, il a pointé la lenteur des négociations avec l’État, propriétaire du site, pour expliquer l’attente.

En réponse à Maxime Le Texier, l’élu de la majorité a rappelé que la loi interdit de conditionner une subvention d’investissement à des obligations d’usage, ce qui ferait basculer le projet dans la catégorie d’un marché public. « Mais cela n’empêche pas de discuter avec le TOEC pour organiser l’exploitation future du site dans un esprit de complémentarité », a-t-il conclu.