La France Insoumise et « Vox Pop » accusent la mairie de Colomiers de leur avoir entravé l’accès à l’espace public pour organiser une réunion publique. La municipalité dément catégoriquement ces assertions, évoquant des raisons de sécurité.
Samedi dernier, premier jour de l’été, La France Insoumise et l’association « Vox Pop » souhaitaient organiser leur première manifestation publique en marge des élections municipales dans le quartier En Jacca. Un moment auquel les Columérins étaient conviés et qui, selon ses organisateurs, « a été compromis jusqu’au dernier moment ».
Marion Dupouy et François Lépineux, les deux chefs de file Insoumis pour mener la campagne à Colomiers, estiment que la mairie « a tenté d’interdire le déroulement de la manifestation ». Pourtant, les organisateurs avaient « déposé une demande d’autorisation d’occupation de l’espace public dès le 27 mai, et refusée dix jours plus tard par la mairie », assure François Lépineux.
Deux versions s’opposent
À partir de là, les versions divergent. Si LFI et « Vox Pop » jugent la décision de la mairie comme « des pratiques d’un autre âge », la mairie de Colomiers, de son côté, argue avoir « étudié le dossier au regard notamment des conditions de sécurité ».
Considérant un grand nombre de manifestations le week-end dernier (Fête de la musique, feu de la Saint-Jean), la ville affirme avoir « fait le constat qu’elle ne serait pas en mesure de garantir la sécurité de l’événement, de ses organisateurs et de ses participants ». La municipalité ajoute : « les demandeurs n’ont pas été en capacité de préciser les mesures de sécurité prises de leur côté, évoquant un service d’ordre mais sans détailler le nombre de personnes mobilisées ».
Jugement de dernière minute
Face au refus de la mairie de Colomiers, François Lépineux a déposé un « référé-liberté » (un contentieux administratif urgent, NDLR) auprès du tribunal administratif de Toulouse. Dans son ordonnance du 21 juin, que « La Dépêche » a pu consulter, le juge souligne que « M. Lépineux est dès lors fondé à soutenir que la commune a, de ce fait, porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion ». L’ordonnance enjoint la mairie « de prendre toutes dispositions utiles dans les plus brefs délais […] afin de permettre à M. Lépineux de pouvoir tenir son rassemblement dans ce quartier ».
La maire, Karine Traval-Michelet, refuse de commenter la décision de justice. La mairie se borne à rappeler qu’elle avait proposé aux organisateurs de la réunion « la mise à disposition d’une salle prévue à cet effet ». Cette proposition aurait été « refusée par les organisateurs qui ont alors fait la demande d’une salle non prévue pour l’accueil de manifestations politiques, la Maison citoyenne En-Jacca en l’occurrence ».
« La ville est particulièrement attentive au respect du débat démocratique sur le territoire, ce pour quoi elle met régulièrement à disposition des organisations politiques en faisant la demande, et cela gratuitement, plusieurs salles municipales dont elle a la responsabilité », conclut une source municipale.
De leur côté, LFI et « Vox Pop » ont bien tenu leur rassemblement à En Jacca, une heure à peine après la prononciation du verdict du tribunal administratif.