« C’est sa vie qui est sur cette tombe, donc en lui volant sa prothèse, on l’a amputé une deuxième fois, s’insurge Jean-Pierre Mezure, délégué général du Souvenirs français de Haute-Garonne. C’est vraiment un vol minable opéré par des imbéciles. »
Depuis 1966, Albert Pezet, ancien poilu de la Première Guerre mondiale qui a perdu sa jambe gauche à Verdun, est enterré au cimetière de Terre-Cabade, à Toulouse (Haute-Garonne). Inhumé dans la parcelle « Salonique », l’ex-soldat qui a souffert toute sa vie de son amputation avait demandé que sa prothèse en aluminium soit exposée sur sa tombe. La semaine dernière, un des gardes du cimetière a constaté que cette prothèse avait été dérobée.
« Un souvenir de l’enfer de la guerre »
Un acte indigne pour les membres de l’association Souvenir français qui montrait ce témoignage douloureux de la guerre lors des visites du lieu. « Albert Pezet a été envoyé au front en 1914 et a été blessé le 11 août 1915 alors qu’il était âgé de 21 ans, détaille Jean-Pierre Mezure. Il voulait que cette prothèse l’accompagne sur sa dernière demeure comme le témoin de ses souffrances et des horreurs de cette guerre. Quand on montrait cette tombe aux jeunes, c’est parlant de voir cette prothèse qui l’a fait souffrir toute sa vie, souvenir de l’enfer de la guerre. »
Sur la sépulture, une inscription a été gravée : « Il porta ce boulet sans se plaindre, victime de l’enfer de Verdun ». Choqué par ce vol, le président de l’association Souvenir français a alerté les membres de son réseau pour surveiller les ventes des collectionneurs sur Internet, si la prothèse était revendue, même si elle n’a aucune valeur pécuniaire.
Ils demandent également plus de surveillance dans le cimetière afin d’éviter ce genre de vols. Ignorant qui est l’auteur du larcin, l’association espère que la personne mal intentionnée viendra remettre la prothèse sur la tombe du poilu.