Mort d’Odile de Vasselot, une ancienne résistante missionnée de transporter du courrier entre Paris et Toulouse

L’ancienne résistante Odile de Vasselot, laquelle avait rejoint après la guerre une congrégation religieuse, est décédée ce lundi 21 avril 2025, à Paris, à l’âge de 103 ans, a appris l’AFP ce mardi 22 avril 2025 auprès de l’Ordre de la Libération.

Agent de liaison entre Paris et Toulouse

Née le 6 janvier 1922 à Saumur (Maine-et-Loire) dans une famille noble, petite-fille et fille d’un militaire gaulliste devenu prisonnier au tout début du conflit, elle était jeune bachelière le 18 juin 1940 quand elle avait entendu en direct l’Appel du 18-Juin depuis leur château familial du Poitou.

Elle racontait alors avoir alors su instinctivement qu’il « fallait agir ». « Ce n’était pas possible de ne rien faire avec ces grands étendards qui pendaient avec la croix gammée dessus, les affiches en allemand ou bien les affiches de Vichy », racontait-elle en 2023 à l’AFP.

Après avoir pris part le 11 novembre 1940 à la manifestation sur les Champs-Elysées à Paris, l’un des tout premiers actes publics de résistance en France, elle avait intégré le réseau Zéro avec pour mission, sous le nom de code « Danièle », de transporter du courrier et des documents entre Paris et Toulouse.

En effet, fin 1942, lorsque les choses « sérieuses » ont commencé, elle a fait savoir qu’elle était disponible. C’est à cette époque-là qu’une certaine Mme Poirier, du réseau Zéro, lui a demandé : « Etes-vous prête à partir à Toulouse vendredi par le train de nuit ? « . Telle une agent de liaison dans le sud du pays, elle effectuait ainsi chaque semaine le trajet aller-retour, en transportant des paquets dont elle ignorait le contenu et qu’elle devait déposer dans une « boîte aux lettres » – une mission qui aurait pu être fatale puisqu’elle a échappé à plusieurs reprises à l’arrestation.

Ce réseau Paris-Toulouse est démantelé en avril 1943. Mais « Jeanne » (nouveau pseudonyme) a vite intégré une autre organisation, le « réseau Comète », avec la mission de faire traverser la France, via le train, à des aviateurs alliés tombés en Belgique. Grâce à elle (et son courage), de nombreux aviateurs ont pu rejoindre l’Espagne, puis par la suite l’Angleterre.

Une vie loin d’être rose

Elle avait aussi participé en août 1944 à la Libération de Paris et échappé de peu à la mort lors d’une ultime mission d’agente de liaison.

Après la guerre, titulaire d’une licence d’Histoire à la Sorbonne (Paris), cette dernière a enseigné au sein de la Communauté Saint-François-Xavier à Paris puis, de 1959 à 1988, à Abidjan, où elle a créé et dirigé le collège-lycée Sainte-Marie.

Revenue en France, Odile de Vasselot, grand officier de l’Ordre national du Mérite, commandeur de la Légion d’honneur et médaillée de la Résistance française, avait décidé de transmettre son histoire dans les écoles.

« J’ai été ‘passeur’ dans les réseaux et je continue à être ‘passeur‘ », racontait-elle également, passionnée par son ultime mission : celle de « transmettre l’amour de la patrie, le refus de l’intolérable, l’empathie, le respect des cultures ».

Odile de Vasselot, ou une de ces héroïnes anonymes qui, sans verser de sang, a joué un rôle clé face à l’occupant allemand et a risqué sa vie pour certains Toulousains…

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