Des témoignages silencieux d’un lointain passé. À deux pas du cœur battant de Toulouse, les travaux préparatoires du chantier de la Ligne C du métro ont donné lieu à une plongée fascinante dans le passé. À Saint-Aubin, sur une surface de 127 m², les archéologues de l’Inrap ont mis au jour des sépultures datant du Ve siècle, révélant un pan fascinant de l’histoire toulousaine. Ces découvertes s’inscrivent dans le cadre des procédures d’archéologie préventive, imposées avant les grands travaux. Une opération similaire avait notamment eu lieu au niveau du quartier François-Verdier, achevée au début de l’année 2025.
Un chantier métropolitain aux accents antiques
Les fouilles, prescrites par le Service régional de l’archéologie (DRAC), ont débuté le 24 mars 2025 sous la direction de Didier Paya. À la tête d’une équipe de cinq archéologues, ils ont déjà découvert huit tombes à inhumation, situées hors des anciens remparts romains :
On pouvait donc s’attendre à retrouver des vestiges d’une nécropole de la fin de l’Antiquité romaine et du début du Moyen-Âge », atteste Tisséo.
Parmi les vestiges, une rue pavée de galets datant de la fin de l’époque moderne et des sépultures de femmes, d’hommes et d’enfants ont été dégagées, témoins poignants d’une autre époque.
L’Inrap réalise environ 200 fouilles chaque année pour les aménageurs privés et publics. © G. Habasque/Tisséo Ingénierie
Les spécialistes ont par ailleurs trouvé des indices précis sur les modes d’inhumations antiques.
Sur certaines tombes, des traces de clous indiquent que leur défunt était enterré dans un cercueil », est-il précisé.
L’une d’elles, supposée féminine, a livré des trésors archéologiques : une monnaie et un balsamaire en terre cuite, un flacon probablement destiné à contenir des parfums funéraires.
Vue de la tombe romaine du Ve siècle, a priori féminine, avec à ses pieds un petit balsamaire de terre cuite. © G. Habasque/Tisséo Ingénierie
Des fouilles programmées et scientifiques
Les fouilles ont atteint une profondeur de trois mètres et continueront dans les couches inférieures. Par la suite, un second secteur sera exploré dans la partie nord du site.
Une fois ce niveau de sépultures complètement documenté, les recherches concerneront les couches stratigraphiques inférieures », précise Tisséo.
Cette enquête historique a été confiée à l’Inrap, acteur incontournable de l’archéologie préventive en France, pour son expertise dans le milieu. L’Institut mène en effet chaque année plus de 200 fouilles :
Ses 2.200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen. »
Les opérations menées en plein cœur de la Ville rose s’achèveront alors au début du mois de mai, pour laisser place à la construction du puits Saint-Aubin, tandis que l’analyse scientifique se poursuivra en laboratoire. Les travaux de réalisation du puits de secours de Saint-Aubin devraient quant à eux prendre fin en 2028.
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