Il y a presque trois mois, un homme de 38 ans était abattu à l’arme lourde en plein cœur d’un quartier calme de Colomiers. Un probable règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants, qui a profondément choqué les habitants de la commune et, plus largement, les Haut-Garonnais.
Un fait d’une telle gravité n’est jamais anodin », se remémore Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers.
Ce drame a ravivé les inquiétudes autour du trafic de drogue, mais aussi plus globalement autour de la question de la sécurité. Un enjeu que l’édile qualifie de « préoccupation majeure » pour la deuxième ville la plus peuplée de Haute-Garonne, avec près de 40.000 habitants.
Une baisse timide des infractions à Colomiers
Chaque année, la commune organise un Comité local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), réunissant élus, forces de l’ordre, bailleurs sociaux ou encore acteurs associatifs. L’objectif : dresser un état des lieux de la sécurité à Colomiers.
On note sur l’ensemble des agrégats une baisse, alors qui est certes pas importante, de 2,07 %, c’est-à-dire moins 51 faits au total en 2024 par rapport à 2023″, indique Karine Traval-Michelet, à la rédaction.
Cette diminution concerne notamment les cambriolages, les vols, les délits liés à l’automobile ainsi que les faits de vol à la tire ou à l’étalage, qui se sont révélés « relativement contenus » sur l’année écoulée.
En revanche, l’élue pointe une hausse très nette des délits liés aux stupéfiants, en augmentation de 38 % (passant de 100 à 141 cas entre 2023 et 2024). Les violences intrafamiliales sont également en hausse de 14 %. Au total, 2.412 infractions ont été recensées à Colomiers en 2024 (contre 2.463 en 2023).
De nouveaux moyens déployés sur le terrain
Pour contrer cette quasi-stagnation de la délinquance, la Maire affirme avoir déployé l’ensemble des moyens dont une municipalité dispose, dans le cadre de ses compétences.
J’ai souhaité une police qui soit proche de ses citoyens, qui connaît la ville, et qui soit suffisamment dotée, notamment par l’armement », précise-t-elle.
La ville compte aujourd’hui 30 agents municipaux, récemment rejoints par un chien d’intervention. Depuis décembre 2024, les habitants peuvent également s’appuyer sur une brigade mobile de nuit, chargée d’assurer une présence continue sur les points sensibles.
Je pense que c’est très rassurant aussi pour les habitants, ils savent qu’ils peuvent téléphoner, et avoir une unité qui est rapidement sur place », souligne Karine Traval-Michelet.
À ces effectifs s’ajoute un réseau de près de 170 caméras de vidéoprotection, réparties sur l’ensemble du territoire communal. Une unité de police à moto devrait également voir le jour dans les prochains mois.
Depuis le début de ce mandat, ce sont environ 15 millions d’euros qui sont mobilisés pour la prévention, la sécurité, la tranquillité publique », ajoute la Maire.
Une stratégie sécuritaire à long terme
Karine Traval-Michelet, qui a récemment évoqué la possibilité de briguer un troisième mandat, porte également des projets plus ambitieux pour les années à venir. Elle évoque notamment la création d’un deuxième commissariat dans le quartier Pelvoux, sur un terrain de 2.400 m² appartenant à la ville.
J’avais écrit déjà à l’ancien ministre de l’Intérieur, M. Darmanin, pour signaler cette possibilité, et bien sûr, dès que M. Retailleau a été nommé, j’ai réitéré ma proposition », affirme-t-elle.
Ce futur commissariat pourrait voir le jour à quelques mètres de la future station de métro Fontaine Lumineuse, qui ouvrira avec la ligne C du métro toulousain. Une arrivée qui, selon la Maire, entraînera de nouveaux enjeux en matière de sécurité.
Quand les stations de métro vont être opérationnelles, à partir de fin 2028, il faudra forcément monter en puissance au niveau sécuritaire », conclut-elle.
La future station Fontaine Lumineuse sera située à deux minutes de Colomiers Gare et à 35 minutes de Labège Gare. © Picsprod – Tisséo Ingénierie
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