Une idée communément admise. Pour démentir le préjugé selon lequel les collectivités territoriales seraient massivement subventionnées par l’État, le maire de L’Union démontre, dans une tribune publiée dans Le Monde, que sa commune verse plus d’argent à l’État qu’elle n’en reçoit.
En 2024, à travers nos dépenses courantes, financées exclusivement par nos propres ressources, nous avons versé à l’État, par le biais de la TVA que nous payons sur ces dépenses courantes, 477.500 euros », indique Marc Péré.
Avant d’ajouter : « Durant la même année, l’État nous a versé un certain nombre de subventions et de dotations. Pour ma commune, le total de ces « aides » de l’État se monte en 2024 à 419.600 euros ».
Si la décentralisation a augmenté le nombre de points de contact des collectivités avec les compétences régaliennes considérées comme la frontière infranchissable, « cela permet aussi à l’État de faire des économies », souligne l’élu.
En 2024, notre collectivité a donc été contributrice nette au budget de l’État de 57.900 euros. Pour nos finances, celles d’une ville de taille modeste, ce n’est pas rien », insiste le conseiller départemental de Haute-Garonne.
Pour rappel, la loi de finances pour 2014 a institué la première baisse historique des dotations aux collectivités territoriales. Une diminution de 1,5 milliard d’euros imputée sur les crédits de la dotation globale de fonctionnement (DGF).
Dans un contexte de baisse drastique des subventions reçues par les collectivités territoriales, « nous contribuerons alors au budget de l’État pour la somme de 105.000 euros en 2025, pour monter à plus de 220.000 euros en 2027 », alerte le maire de L’Union.
En effet, Régions, Départements et communes voient leurs recettes baisser alors que l’État leur demande de réaliser 2,2 milliards d’euros d’économies dans le cadre du budget 2025. Pour y faire face, la plupart réduisent, parfois drastiquement, subventions et investissements.
« Dire que ‘nos collectivités coûtent cher à l’État' » est une contre-vérité »
Rappelant que les communes ne sont en rien responsables du déficit qu’il s’agit ici de combler, Marc Péré affirme que si elles venaient toutes à être contributrices nettes au budget de l’État, « ce serait une véritable révolution ».
De tous temps et en tous lieux, les groupes humains ont ressenti l’utilité et même la nécessité de s’organiser. En créant les communes dans les frontières de ces anciennes communautés, la Révolution française s’est dotée d’un ancrage local puissant.
Ancrées dans une histoire longue, dont le berceau est la Révolution de 1789, les communes, atomes de base de notre démocratie et de la République, sont financièrement menacées », souligne le premier édile.
Et de poursuivre : « Si la République veut continuer à s’appuyer sur des communes vivantes, actives et responsables, il faut leur en donner les moyens. Il est temps de remettre la mairie au centre du village France ».
En effet, l’Assemblée constituante crée par le décret du 14 décembre 1789 les conditions d’une vie municipale démocratique qui va largement contribuer à sa solidité institutionnelle et à la réalité populaire massive du processus révolutionnaire.
L’exemple le plus frappant est celui de la fuite de Varennes, la tentative infructueuse de Louis XVI pour s’échapper de Paris en juin 1791. Contraint d’accepter de nombreuses réformes démocratiques qui limitaient son pouvoir, le roi pensait pouvoir trouver refuge en Autriche.
Pourtant, une fois arrivé à Sainte-Menehould, à environ 50 km de la frontière, le fils du maître de poste Drouet, mandaté par la municipalité, a alerté les habitants et le procureur de la République. Le groupe fut alors reconnu et rattrapé à Varennes.
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