Une reconversion exceptionnelle. En 1823, la municipalité toulousaine prend la décision de regrouper ses différents abattoirs sur un seul et même site. Deux ans plus tard, le projet d’architecture du bâtiment est confié à Urbain Vitry, également connu pour son travail sur l’observatoire de Jolimont, l’amphithéâtre de l’école de médecine (devenu le Théâtre Sorano), mais aussi de nombreux hôtels et maisons de ville. C’est pourquoi le visage des abattoirs n’aura rien d’un édifice utilitaire classique. Au contraire, il se caractérise par sa monumentalité, sa symétrie, et sa terminaison en hémicycle.
Anciens abattoirs. © Archives municipales
Description du bâtiment
L’organisation des abattoirs est réglée comme du papier à musique, avec de nombreux locaux destinés à ses différentes activités : abatage, boyauderie, triperie, vente… Voici la description publiée dans un bulletin municipal en février 1937 :
« L’entrée de l’abattoir est située sur les allées Charles-de-Fitte, c’est-à-dire sur une voie très large, bien ombragée, où les véhicules peuvent circuler à l’aise. Cette entrée donne directement sur une vaste cour sur laquelle débouchent également les portes de sortie de la salle de vente et du frigorifique. A droite du portail d’entrée se trouve la guérite du concierge et un hangar d’abri. A gauche, un autre hangar destiné aux viandes foraines et les bureaux de l’inspection ».
L’activité des abattoirs perdurera jusqu’en 1988, tandis que son architecture signée Urbain Vitry fera l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques dès le mois de mars 1991.
La reconversion culturelle des abattoirs
Toujours en 1991, un syndicat mixte entre la Ville de Toulouse et la région Midi-Pyrénées voit le jour. Sa vocation : la réalisation d’un Espace d’Art Moderne et Contemporain (EAMC) sur le site des anciens abattoirs. En parallèle, le projet de transformation s’inscrit dans le plan de réhabilitation du quartier Saint-Cyprien, comprenant le réaménagement des bords de Garonne, la construction d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concertée), ainsi que le passage du métro.
Chantier de rénovation. © J.L Auriol
Le projet des architectes Antoine Stinco et Rémi Papillault sera retenu en 1995, et les travaux débuteront deux ans plus tard. Au bout du compte, le musée des Abattoirs ouvrira officiellement ses portes le 23 juin 2000 à 12 heures. L’entité culturelle est alors unique en France, car elle réunit deux structures auparavant indépendantes, à savoir un musée d’art moderne et le fonds régional d’art contemporain (Frac) de Midi-Pyrénées. Aujourd’hui, l’établissement rayonne grâce à ses expositions à succès, notamment le « Musée imaginaire d’Oli », qui prend fin ce dimanche.
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