« Un constat accablant ». Le 3 avril dernier, le député-candidat François Piquemal a accueilli la députée de la 17e circonscription de Paris Danièle Obono, qui a déposé en 2023 une proposition de loi pour le retour des accueils physiques des services publics.
Aux côtés d’Agathe Roby, conseillère métropolitaine et municipale à Toulouse, les élus ont abordé la question des services publics, et plus particulièrement les propositions défendues par le député de la 4e circonscription de Haute-Garonne en matière d’école.
Le professeur d’histoire-géographie a également célébré le 100e anniversaire de l’élection d’Étienne Billières à la mairie de Toulouse. Une gerbe a ainsi été déposée à l’entrée de l’avenue qui porte son nom, dans le quartier Saint-Cyprien.
Dans l’après-midi, une assemblée citoyenne pour échanger avec les habitants sur la thématique des services publics s’est déroulée à la Maison de la citoyenneté (Roseraie), en présence des représentants syndicaux.
En dix ans, Étienne Billières a modernisé la ville. Il a favorisé l’accession à la propriété, inauguré les bains-douches à Saint-Cyprien, créé des installations sportives sur l’île du Ramier… », rappelle François Piquemal, interrogé par L’Opinion Indépendante.
Et d’ajouter : « Attaché à l’excellence scolaire, il a amélioré le confort des écoles et bâti trois écoles maternelles… Son programme serait certainement celui d’une gauche solide sur ses appuis ».
Cinq propositions « pour une École digne de ce nom »
Manque chronique d’enseignants, remplacement non assurés, classes surchargées… L’Éducation nationale souffre d’une crise sans précédent. À cela s’ajoutent des réformes décevantes comme Parcoursup, accusée de trier les élèves « au hasard ».
À Toulouse, la situation est tout aussi grave. Les postes d’ATSEM sont supprimés, les taux d’encadrement dans les CLAE ne sont plus respectés, les bâtiments se dégradent, et même les portions dans les cantines sont réduites », indique le député-candidat.
En cause : les coupes budgétaires annoncées par l’exécutif. Un acte qui va pourtant à contre-courant de la stratégie de Gabriel Attal, qui, à peine arrivé à Matignon, proclamait l’École comme « la mère des batailles ».
Au nom de la baisse démographique, le CDEN, réuni le 3 mars dernier, a par ailleurs proposé la fermeture de 147,5 classes en Haute-Garonne dans le cadre de la réforme de la carte scolaire. Réforme à laquelle « Jean-Luc Moudenc a décidé de s’abstenir », souligne l’élu.
Face à cette situation, François Piquemal défend une vision radicalement différente de l’École : « un service public fort, au cœur de la transition écologique, sociale et démocratique ». Il souhaite construire une École « à la hauteur de ses promesses républicaines ».
Un renforcement des effectifs d’ATSEM
En premier lieu, le professeur d’histoire-géographie veut procéder au renforcement des effectifs d’ATSEM, avec un objectif d’une ATSEM par classe et des brigades volantes pour pallier les absences.
Leur rôle pédagogique doit être reconnu, leur temps de travail réorganisé pour qu’elles puissent travailler avec les enseignants, et la pénibilité de leur travail enfin prise en compte », insiste le député-candidat.
Plus largement, l’élu souhaite reconnaître et stabiliser tous les personnels éducatifs, titulariser les AESH et les contractuels, et engager un plan pluriannuel de recrutements pour sortir l’École de la précarité.
Nous ne prétendons pas résoudre toute la question à l’échelle locale. C’est pourquoi, nous poussons à un réinvestissement massif dans l’Éducation nationale et votons contre les baisses de moyens », précise François Piquemal.
Avant de poursuivre : « J’ai été professeur pendant dix ans. Je connais la question et sais à quel point le manque d’investissement humain a des conséquences sur les conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves ».
Un plan de rénovation des écoles
Pour pallier le dérèglement climatique, l’élu exige un audit complet et public de l’état du bâti scolaire (amiante, accessibilité, performance énergétique), suivi d’un plan École « ambitieux et performant ».
Ce plan intégrera la végétalisation des cours, la plantation d’arbres fruitiers, l’installation de panneaux solaires et de systèmes de récupération d’eau, ainsi que la généralisation des cours oasis et non-genrées, conçues avec la communauté éducative.
Depuis plusieurs années, la municipalité végétalise les cours d’école afin de gagner en fraîcheur. Au total, plus de 70 cours oasis auront été réalisées entre 2020 et 2026 (sur les 210 écoles publiques toulousaines).
Le député-candidat promeut également les « écoles à taille humaine » : « Nous souhaitons privilégier la construction/le réaménagement d’écoles avec des effectifs limités et pas des grands groupes scolaires. C’est ce qui fonctionne le mieux pour le bien-être des enfants ».
Une gratuité progressive de la cantine
Arguant que « l’École doit redevenir un droit, pas une charge », François Piquemal plaide pour une gratuité progressive de la cantine scolaire et des fournitures scolaires. « Dès aujourd’hui, les familles les plus modestes doivent bénéficier de la gratuité totale ».
La cantine doit être un espace d’éducation à l’alimentation, où nous enfants ont accès à des repas de qualité, en quantité suffisante à base de produits bio, et locaux », soutient le professeur d’histoire-géographie.
Pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation, le député-candidat souhaite également proposer une alternative végétarienne quotidienne aux petits Toulousains. « Réduire notre impact sur la planète doit devenir une habitude, y compris dans les institutions publiques ».
Parce qu’alimentation et souveraineté alimentaire vont de paire, l’élu souhaite favoriser le circuit-court et le bio. Il aspire notamment au mécanisme de Sécurité sociale de l’alimentation afin de permettre à tout un chacun de se nourrir correctement.
Une École ouverte sur le quartier
En parallèle, François Piquemal envisage d’ouvrir les cours, préaux et gymnases aux habitants en dehors du temps scolaire, en lien avec les associations et les structures sportives des quartiers, pour l’organisation d’évènements, de rencontres ou dé réunions.
L’Ecole ne doit pas être un îlot fermé. Elle doit devenir un acteur vivant du quartier », explique le professeur d’histoire-géographie, qui envisage également de déployer des « rues scolaires », interdites ponctuellement à la circulation.
Une mesure déjà mise en place et amplifiée en septembre 2024 par la municipalité dans le but d’offrir aux petits Toulousains un cadre sûr pour apprendre, tout en garantissant la tranquillité d’esprit des parents.
>> À LIRE AUSSI : Haute-Garonne : Christine Arrighi interpelle le gouvernement sur la valorisation du plurilinguisme à l’école